Le meeting qu'ont animé, jeudi après-midi à Boumerdès, les partisans du candidat Abdelaziz Bouteflika, sous la présidence de Amar Ghoul et Amara Benyounès, respectivement ministre des Transports et ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement a été perturbé par un groupe de jeunes. Ce meeting électoral s'est déroulé, à la maison de jeunes Sennani, où, la veille (mercredi), le candidat Abdelaziz Belaïd, lui aussi avait animé un meeting dans une salle archicomble et où l'ambiance était enthousiaste et bon enfant. Les jeunes, des sympathisants du mouvement «Barakat» qui ont fortement troublé le meeting des deux membres du gouvernement et néanmoins chefs des partis Taj et Mpa, n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour fustiger ce qu'ils considèrent comme une imposition du 4e mandat de Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Etat. Ils n'ont pas oublié au passage de dire tout ce qu'ils pensent du système politique algérien. Dès que l'hymne national fut terminé, le groupe a sorti des pancartes et banderoles dont les mots d'ordre étaient, évidemment, hostiles au candidat Bouteflika. «Système mafieux dégage», «Non au quatrième mandat» «Partez. Laissez la jeunesse bâtir l'Algérie». Bien entendu, les contestataires ont scandé à haute voix leur révolte avant d'être cernés par les partisans de Bouteflika, lesquels les ont fait sortir sans ménagement de la salle. Une débandade survint ; ce qui a donné motif à une partie de l'assistance à quitter la réunion. Une fois dehors, les jeunes protestataires ont été pris en charge par des policiers qui leur ont confisqué leurs papiers puis retenus, pour vérification de leur identité, jusqu'à la fin de ce meeting qui a duré largement moins de temps que prévu. Pour rappel, Ghoul et Benyounès sont venus à Boumerdès pour mobiliser les électeurs. Dans leurs courtes interventions, devant un public composé en majorité d'élus locaux, régionaux et nationaux ainsi que les responsables locaux des partis politiques soutenant Bouteflika dans sa quête de la prolongation de sa mandature, les deux orateurs ont rappelé les réalisations du président sortant et insisté sur la nécessité de sa reconduction pour la quatrième mandature à la tête de l'Etat afin, selon eux, de préserver la paix et la stabilité du pays. Il y a lieu de noter que les partisans de Bouteflika notamment le FLN, le RND, le Taj, le MPA et de ce qui reste de la Coordination des associations qui soutiennent le «programme» du Président de la République, ont concentré leurs efforts pour remplir la salle Sennani – 225 places assises – délaissant des agglomérations comme Khemis El Khechna et Bordj-Menaïel où, selon le programme convenu, devaient se rendre les deux ministres pour animer des rencontres avec la population. D'après notre source, les organisateurs craignaient l'indifférence et la désaffection du public mais surtout le risque d'agitation plus important à Bordj-Menaïel notamment.