Par Kader Bakou Djamel est un passionné de la pêche à la ligne. Parti au Canada, il y a une dizaine d'années, il est devenu un habitué des rives du Saint-Laurent. Lui qui avait appris les ficelles de la pêche en mer Méditerranée s'est très vite adapté à la pêche à la ligne en eau douce. Ainsi, il a très vite appris à attraper le brochet et la truite grâce à la pêche à la mouche. Un jour, un groupe de «Qbaqeb» (pluriel de qebqab, surnoms que les Algériens ont donné aux québécois de souche) est venu pêcher le poisson près de Djamel. Visiblement, c'étaient des débutants. Une heure plus tard, ils sont toujours bredouille, alors que la corbeille de Djamel est pleine de poissons de différentes espèces. Une jeune femme, un peu «fâchée» a fait remarquer à l'Algérien que ce n'est pas normal que lui, il attrape autant de poissons alors qu'eux, ils sont restés bredouille. La jeune femme est repartie vers ses amis, sans attendre la réponse de Djamel qui était pourtant disposé à lui expliquer les ficelles du métier. Un autre jour, c'est un groupe d'immigrants chinois qui est venu s'installer pas loin de l'Algérien. Les Chinois aussi ont constaté qu'il a attrapé beaucoup de poissons, contrairement à eux. Discrètement, ils ont commencé à «l'espionner». Ils ont vu quel type d'hameçon il utilise et comment il l'attache au fil. Ils ont aussi vu comment il jette sa ligne et fait bouger sa canne de temps en temps. Le plus âgé du groupe des Chinois décide à nouveau de tenter sa chance après avoir adopté la méthode de Djamel. Un poisson vient de mordre à l'hameçon. Le Chinois court vers Djamel, son poisson encore accroché à sa ligne. «J'ai un poisson comme toi !» lui dit- il en jubilant. Copier ceux qui savent fait certainement partie de la culture chinoise. Ce sont aussi les Chinois qui ont dit : «Si tu vois un homme qui a faim, donne-lui un poisson : tu le nourriras pour un jour. Mais apprends-lui à pêcher et il se nourrira toute sa vie.» Les Chinois ont également dit : «Si deux personnes ont un œuf et qu'elles l'échangent, elles ont toujours un œuf. Si deux personnes ont une idée et qu'elles l'échangent, elles ont chacune deux idées.» K. B.