Après une légère accalmie de la mercuriale, voilà que les prix des fruits et légumes repartent à la hausse. Au marché Ali-Mellah, Ferhat-Boussaad (Meissonier) et Réda-Houhou (Clauzel), les commerçants semblent avoir accordé leurs violons. Même symphonie partout. Et même stratégie : dépouiller les honnêtes citoyens. La palme d'or revient incontestablement aux haricots verts avec 260 DA le kilo, talonnés par les tomates et les poivrons qui affichent outrageusement 140 DA le kilo. Les aubergines jouent les starlettes du haut de leurs 120 DA menant une concurrence acharnée contre les petits pois, fraîchement débarqués des potagers. La laitue n'en démord pas : 100 DA svp. Au rayon fruits, même offensive déstabilisante pour le couffin de la ménagère : oranges (Thomson) 150 DA, bananes 230 DA, dattes 500 DA, fraises 280 DA, pommes 220 DA. Les chalands tournent autour des étals se contentant de regarder sans rien acheter. «Je vais encore me rabattre sur les macaronis pour le f'tour», nous dira une mère de famille dépitée. «Ça fait plusieurs jours que mes enfants n'ont pas eu un morceau de viande dans leur assiette, ni même un fruit pour le dessert.» Trop cher le couffin. Par les temps qui courent, se nourrir convenablement est devenu une gageure. Même les légumes ne sont plus à la portée des petites bourses. Jusqu'à quand ?