Les premiers repreneurs d'entreprises publiques sont d'ores et d�j� port�s � la connaissance des syndicalistes. Il s'agit d'entreprises priv�es nationales et internationales activant notamment dans le secteur de l'agroalimentaire et de l'h�tellerie. Selon une source tr�s au fait de cette question, les noms d'entreprises sp�cialis�es dans l'agroalimentaire � l'image de SIM, La Belle, Blanky, le groupe Cevital, ou encore un groupe luxembourgeois sp�cialis� dans les eaux min�rales, le groupe Kouninef, Bya �lectronics et le groupe Castel ont entam� depuis quelque temps des d�marches pour la reprise de certaines entreprises du secteur. A en croire la m�me source, des visites sur sites ont eu lieu r�cemment, accompagn�es par des conseillers exer�ant au niveau du Conseil de participation de l'Etat (CPE). L'ENCG tr�s disput�e A ce titre, on apprend, que le groupe SIM (Semoulerie industrielle de la Mitidja), une entreprise priv�e sp�cialis�e dans la production de la farine et des d�riv�s de p�tes alimentaires et dont le si�ge social est � Blida a �mis son vœu de reprendre l'ensemble des structures composant le groupe Eriad d'Oran, alors que son concurrent direct en l'occurrence La Belle, une autre entreprise priv�e sp�cialis�e dans la production de la farine et de la margarine veut reprendre le groupe Eriad Alger, connu sous l'appellation de Beni Mezghena. La m�me entreprise a affich� son d�sir de participer � hauteur de plus de 70 % dans le capital du groupe ENCG. Mais, il s'av�re que l'engouement port� envers l'ENCG ne se limite pas seulement � l'entreprise La Belle. Le groupe Kouninef, dont le patron Ahmed est d�c�d� r�cemment se place en concurrent pour prendre des parts majoritaires au sein de cette entreprise publique sp�cialis�e dans la production des corps gras. A ce sujet, il est � noter que le CPE a charg� la SGP tutelle de l'ENCG d'entamer des n�gociations avec deux entreprises priv�es, en l'occurrence La Belle et Kougroupe, alors que la candidature du g�ant saoudien Savola n'a pas �t� retenue. Selon des indiscr�tions, l'entreprise La Belle propose d'entrer dans le capital, � hauteur de 70%, de deux filiales de l'ENCG, sises � Annaba et � B�ja�a, quant � Kou-groupe, bas�e en Suisse, il veut acqu�rir 80 % des filiales d'Alger, d'Oran et de Maghnia. Le CPE devait, selon la r�solution du 2 ao�t dernier �tudier les offres au plus tard le 20 octobre dernier. A d�faut d'accord, le CPE a retenu une alternative : la relation de processing, � l'instar de l'exp�rience que m�ne l'Enasucre avec Blanky depuis deux ans et qui a abouti au rachat total de cette entreprise. Pour rappel, le groupe Blanky avait rachet� l'Enasucre sur la base d'une n�gociation de gr� � gr� avec la Soci�t� des participations de l'Etat (SGP) Tragral, apr�s l'aval du CPE, en juillet 2003. Castel veut produire du vin alg�rien Le groupe Castel install� en Alg�rie depuis l'ann�e 2000, compte investir dans le cr�neau de la production des vins. C'est � ce titre, que des contacts entre les responsables de ce groupe et ceux du CPE ont �t� engag�s dans une perspective de prise de participation dans le capital de l'Office national de commercialisation du vin (ONCV). Ce souhait affich� par le groupe Castel d'investir dans la production vinicole en Alg�rie a �t� rendu public en juillet dernier lors de la c�r�monie portant la production et la commercialisation d'une nouvelle marque de bi�re, la Kronenbourg. On indique aussi que le groupe Danone majoritaire dans le capital de l'entreprise priv�e Djurdjura veut �largir sa gamme de production, mais pour cela, il compte conqu�rir d'autres unit�s de productions, notamment celle relevant du groupe Giplait. Notre source a indiqu� que l'unit� de production situ�e � Birkhadem serait tr�s convoit�e par le groupe Danone. Cette information se pr�cise de plus en plus d'autant que Danone Djurdjura Alg�rie va prochainement investir dans l'�levage de vaches laiti�res pour am�liorer la qualit� de ses produits aujourd'hui fabriqu�s � partir du lait en poudre. Le secteur de l'h�tellerie est �galement concern� par cette op�ration de privatisations. A ce sujet, on apprend que le groupe priv� Bya Electronic, d�tenu par les fr�res A�t Yala, qui compte lancer des travaux de construction d'un complexe touristique situ� non loin de la magnifique plage des Sablettes, sur la c�te-est alg�roise, serait int�ress� �galement par le rachat de l'h�tel El Marsa (h�tel du Port) situ� � Sidi-Fredj. Pour rappel, Kaci A�t Yala, copropri�taire de Bya, avait �t� d�cor� chevalier de la l�gion d'Honneur par le pr�sident fran�ais Jacques Chirac. L'UGTA refuse les repreneurs – trabendistes Signalons au passage que le Conseil des participations de l'Etat a, dans sa r�union de juillet dernier, adopt� une r�solution dans laquelle il a instruit les SGP et les EPE �d'engager les actions de communication et d'information n�cessaires envers le partenaire social et les travailleurs en mati�re de partenariat, d'ouverture de capital et de privatisation�. Les SGP sont tenues, selon la r�solution, d'informer ces derniers �de l'int�r�t exprim� par des investisseurs potentiels � l'endroit de l'entreprise, et ce, en pr�servant le caract�re confidentiel de telles informations�. Comme il est � noter que la nouvelle loi sur la monnaie et le cr�dit bouleverse la strat�gie de d�veloppement des grands groupes Cevital, NCA et Blanky. Leurs patrons, respectivement Issad Rebrab, Slim Othmani et El Hakim Cherfaoui, actionnaires des banques priv�es Rayan Bank, ABC et Housing Bank, comptaient sur ces �tablissements pour financer leur expansion. Mais la nouvelle l�gislation interdit d�sormais aux banques d'accorder des cr�dits � leurs actionnaires, afin d'emp�cher la cr�ation de �banques ad hoc� destin�es � financer les projets de groupes comme cela a �t� le cas avec Khalifa Bank. Ces informations se confirment de plus en plus d'autant que dans son document portant �remarques sur la strat�gie industrielle au niveau des entreprises publiques �, le gouvernement a indiqu� �qu'au moment o� l'investissement priv� se d�veloppe � forte allure, est-il pr�f�rable de laisser le capital priv� national ou �tranger investir directement et aboutir graduellement � l'�viction des entreprises publiques du march� ? Ou alors, serait-il pr�f�rable d'offrir au capital priv� en privatisation ou en partenariat, les EPE existantes pour l'injection des investissements de d�veloppement, un management rentable et parfois des exportations ? Ainsi, si pour le partenaire social la question du partenariat est �irr�versible�, il n'en demeure pas moins que pour l'UGTA, �il est hors de question que des trabendistes s'accaparent des entreprises publiques pour lesquelles des travailleurs ont donn� le meilleur d'euxm�mes pour les pr�server durant les ann�es difficiles�, dira Kamel Benabbou, secr�taire g�n�ral de la F�d�ration des travailleurs du secteur des industries agroalimentaires.