Le groupe public Sider et son partenaire étranger ArcelorMittal ont finalisé un accord, qualifié de stratégique, pour un plan d'investissement de 763 millions de dollars destiné aussi bien à la rénovation complète et à la modernisation des installations du complexe d'El Hadjar qu'aux mines de l'Ouenza et Boukhadra, a-t-on appris du groupe du Luxembourg. Dans un communiqué de presse du groupe, répercuté par la DG d'ArcelorMittal Annaba, il est indiqué qu'il est aussi prévu la construction d'une nouvelle filière électrique (four électrique et coulée continue billettes) ainsi que le renforcement des capacités aval avec l'implantation d'un nouveau laminoir de rond à béton et de fil machine d'une capacité d'1 million de tonnes. L'accord entre les deux parties prévoit une réduction de la participation du groupe franco-indien dans le capital social, passant de 70% à 49% contre 51% pour l'Etat algérien à travers le groupe Sider (46%) et le Fonds national d'investissement (5%). Le plan d'investissement qui sera signé dans les prochains jours, selon le document de la DG, sera financé par les apports en fonds propres des actionnaires, mais également par le recours à un financement bancaire. Il vise à porter les capacités de production de 1 million de tonnes à 2,2 millions de tonnes à l'horizon 2017. (La production a été, réellement, de 580.000 tonnes pour toute l'année 2012). Le plan d'investissement est adossé à un pacte de stabilité sociale signé déjà avec les partenaires sociaux. Par ailleurs, l'accord comprend un plan important de développement des ressources humaines, à l'aide de formations intensives destinées aux employés afin de s'adapter aux nouvelles technologies prévues pour le site, fait savoir la même source. Pour Michel Wurth, membre de la direction générale du groupe ArcelorMittal et directeur international des produits longs, qui exprime sa satisfaction de la conclusion de cet accord, assure dans le même document, l'engagement de son groupe «à jouer un rôle clé et à long terme en Algérie sur le marché des produits sidérurgiques y compris dans les mines». De son côté, le secretaire général du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal, Daoud Kechichi, a été plébiscité par près de quatre mille travailleurs réunis en assemblée générale, hier dimanche, devant la baraque syndicale, à l'intérieur du complexe, à l'appel de leurs représentants syndicaux, en présence d'un huissier de justice. Lors de celle-ci, Kechichi a dénoncé les interférences dans les affaires de l'usine de ceux qu'il a qualifiés de mafia ayant longtemps sévi à l'intérieur de celle-ci. Il citera nommément Aissa Menadi, installé depuis quelques mois à la tête de l'union locale UGTA de Sidi Amar. «Son installation est illégale», dira Kechichi qui appelle à de nouvelles élections pour ce poste, étant donné qu'il est vacant depuis deux ans, précisera-t-il. A travers la signature du pacte de stabilité sociale, nous avons mis fin aux pratiques de dilapidation des biens des travailleurs. Il n'y aura plus de contrat de gré à gré comme cela se faisait auparavant avec des entreprises privées. Nous sommes favorables à des contrats avec les entreprises étatiques. A cause de tout cela, nous avons fait face à une campagne de dénigrement et d'une tentative d'évincement de la part de ceux qui ont toujours profité de la sueur des travailleurs. Dans les nouveaux textes du pacte de stabilité sociale, il n'y a plus de place pour les magouilleurs», s'élève le syndicaliste. S'adressant aux pouvoirs publics, Kechichi les prie de mettre à exécution sans tarder, l'accord de renationalisation « pour barrer la route à la mafia», explique-t-il.