Après une «trêve» de deux semaines, le Premier ministre reprend son périple à travers le pays et l'on prévoit une accélération de la cadence concernant les visites dans les wilayas. Pour la «reprise», Abdelmalek Sellal a choisi une wilaya hautement sensible, Ghardaïa en l'occurrence, où il est attendu aujourd'hui même. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) Certes, il ne s'agit nullement d'une visite spéciale, Sellal ayant désormais habitué les Algériens à ses tournées l'ayant mené, depuis presque une année, à plus d'une vingtaine de wilayas. Mais pour plusieurs considérations, la sortie d'aujourd'hui est un peu délicate. Ghardaïa, c'est d'abord l'éternel cohabitation, avec des hauts et des bas entre deux communautés, les Mozabites et les Chaânbis. D'ailleurs, Sellal aura deux destinations principales aujourd'hui : Ghardaïa, fief des Mozabites, et Metlili chez les Chaânbis. Cette wilaya est également réputée pour ses fréquents soulèvements, son front social contestataire et la multitude de revendications d'autant plus légitimes que le taux de chômage y est si fort, en plus des dramatiques séquelles des terribles inondations qui avaient ravagé la région en 2008. La population locale attend donc de l'Etat un effort particulier en termes d'investissements multiples et dans tous les domaines. Il est à prévoir que Sellal y annoncera l'octroi d'une enveloppe financière supplémentaire assez conséquente. L'on sait d'ores et déjà que Sellal sera accompagné pour cette visite de dix ministres, ceux de l'Intérieur, de la Fonction publique, de la Santé, de l'Enseignement supérieur, de l'Habitat, de l'Agriculture, des Ressources en eau, du Commerce, et celui de la Jeunesse et des Sports. Un signe de l'importance du programme prévu pour Ghardaïa qui bénéficiera, entre autres, d'un nouveau pôle universitaire, d'une centrale pour énergie solaire, d'un projet qui consistera à éviter que l'oued M'Zab n'occasionne de nouvelles inondations, etc. Sellal aura certainement d'autres annonces, tant d'intérêt local ou même national à l'occasion de sa traditionnelle rencontre avec les «représentants de la société civile». Dans une wilaya où, faut-il le rappeler aussi, le mouvement «des chômeurs» est particulièrement actif...