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La difficile cohabitation
Conflit intercommunautaire entre Châambas
Nabila Saïdoun
Publié dans
Liberté
le 16 - 05 - 2004
Dix jours après l’émeute, la tension demeure perceptible à Ghardaïa. Si à l’origine d’un conflit, une histoire de terrain que se disputent Ibadites et Malékites, le problème est beaucoup plus profond. Les sages sont disposés au dialogue. Mais les autorités seront-elles en mesure de résoudre des querelles vieilles de plusieurs décennies ?
Les échos qui nous parvenaient de Ghardaïa se faisaient de plus en plus inquiétants bien que les affrontements aient cessé. Nous nous sommes alors déplacés sur les lieux pour tenter de mieux comprendre. Un conflit intercommunautaire avait dégénéré en émeute la semaine qui avait suivi la fête du Mawlid Ennabaoui. Au cœur même de Ghardaïa, aux abords du lycée Moufdi-Zakaria qui sépare les Mozabites des Châambas, une rixe avait éclaté entre les jeunes de Beni-Izguen et ceux de Thniat El-Makhzen. Ces derniers ont commencé par saccager et brûler des commerces appartenant aux Mozabites qui n’ont pas manqué de réagir. Des commerces fermés, des pneus brûlés, des pierres érigées en barricades, des automobilistes malmenés et blessés par des jets de pierres, Ghardaïa fut plongée durant deux jours dans un véritable cauchemar.
Les forces de sécurité, police et gendarmerie, ont eu de la peine à maîtriser cette colère grandissante. La situation a nécessité l’intervention musclée des CNS dépêchés de
Laghouat
et de
Ouargla
qui ont eu recours aux bombes lacrymogènes et à la matraque pour disperser les jeunes émeutiers. Bilan : plusieurs blessés et des interpellations.
 À notre arrivée sur les lieux, quatre jours après, des véhicules de la gendarmerie et de la police étaient toujours stationnés dans plusieurs quartiers de la ville. Malgré le passage de Dahou Ould Kablia, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur chargé des collectivités locales, dépêché sur les lieux pour tenter d’apaiser les esprits, le calme reste précaire.
Que s’est-il passé ? A priori, l’origine du problème semble être un lot de terrain situé à Mélika (commune de Ghardaïa) dont la propriété est disputée par les Mozabites et les Châambas de Mélika depuis plus de vingt ans. Le terrain en question, d’une superficie de 14 210 m2, est situé en contrebas de Mélika et entouré par trois cimetières : deux ibadides et un malékite. Transformé en aire de jeux de fortune, l’endroit était exploité tantôt par des Mozabites tantôt par des Châambas pour des activités sportives, jusqu’à ce maudit mardi (6 mai 2004) où les choses ont dégénéré en émeutes.
Quelques jours auparavant, d’autres évènements ont eu lieu, inhérents cette fois-ci à des problèmes environnementaux dus au manque d’hygiène au niveau du lit de l’oued M’zab qui longe la ville, précisément au niveau du pont Daoued (Mélika) lesquels ont donné lieu à un mouvement de protestation réclamant le renforcement du réseau d’assainissement et l’enlèvement des détritus qui causent des désagréments aux riverains. L’intervention du wali a été exigée par les manifestants qui ont refusé de se contenter de la présence du maire comme nous l’a confirmé M. Fekhar, P/APC de la ville de Ghardaïa.
M. Fekhar, P/APC de Ghardaïa : “Les gens sont victimes de manipulations.� Rencontré dans son bureau pour nous livrer sa version des faits concernant le problème de Mélika, M. Fekhar dira : “Le problème doit se régler en haut lieu. Les responsables sont d’ailleurs au courant de cet épineux dossier depuis déjà un bon bout de temps. Un litige pour lequel la justice n’a toujours pas tranché et j’estime qu’il faut avoir des positions courageuses pour le solutionner de manière définitive�, allusion sans doute faite à une solution politique pour un conflit qui, dans le fond, dépasse de loin un simple problème de foncier.
M. Fekhar saisit l’occasion pour montrer du doigt l’élu FFS dans sa circonscription (Ghardaïa), le désignant comme responsable des perturbations. “Les manifestations qui ont précédé le malheureux épisode de Mélika qui a débordé sur Thniat El-Makhzen ont ouvert l’appétit aux jeunes qui semblent croire que les problèmes se résolvent par le biais de la violence et les émeutes, et ils ont bien tort�, a ajouté M. Fekhar qui s’est longuement attardé sur les problèmes rencontrés dans la gestion de cette APC, visiblement, objet de toutes les convoitises. Il a également abordé la malvie des jeunes qui, selon lui, manquent cruellement d’infrastructures sportives et culturelles, qu’il faut absolument combler.
Cheikh Abdelhamid Abou Kacem, chef suprême des Mozabites de Mélika et représentant des Ibadides à travers tout le pays : “Le terrain appartient au arch de Mélika.� Prenant à témoin aussi bien les notables de la partie adverse que les représentants de l’État (ministre, wali, P/APC…), Abdelhamid Abou Kacem, chef suprême des Mozabites de Mélika soutient dur comme fer que le terrain appartient à ses ancêtres et qu’il est en possession de documents attestant l’authenticité de cette propriété.
Dans sa magnifique demeure, le vénérable cheikh réitéra cette version refusant cependant de nous confier une copie du “précieuxâ€� document. Enveloppé dans sa djellaba blanche, notre interlocuteur restait de marbre malgré nos questions provocatrices.Â
Imperturbable, il finit par lancer cependant sur un ton solennel : “Le terrain appartient au arch de Mélika et ma parole à elle seule fait foi. Tout le monde sait que je détiens la preuve de ce que j’avance mais je montrerai les documents uniquement devant un juge si l’affaire est portée en justice, et elle ne l’est pas encore, ou devant les sages des deux parties si nous nous réunissons pour une réconciliation avec la bonne volonté de tout un chacun. Et nous allons le faire. Avec l’aide de Dieu, nous arriverons à un compromis.� Le notable refuse de nous livrer la nature des propositions qui seraient à même de solutionner le problème.
Le côté châambi demeure pour sa part tout aussi intransigeant. Difficile même d’accéder à la cité antique de Mélika où cohabitent curieusement quelques familles mozabites avec une majorité châambie. À l’entrée même de la cité, nous croisons un des notables des Châambas dont la seule évocation du sujet semble l’irriter au plus haut point. “Nous ne céderons pas un centimètre de ce terrain qui nous appartient. Et nous avons les documents pour le prouver. S’ils ne veulent pas comprendre et régler le problème à l’amiable nous…� Avant de clore, il exhibe sa canne, lève les bras au ciel avant de s’éloigner à grands pas marmonnant des paroles incompréhensibles.
Fort heureusement, les sages des deux parties antagonistes se disent prêts à se rencontrer afin de trouver une solution qui satisfasse tout le monde. Réussiront-ils là où les autorités semblent avoir du mal à peser de tout leur poids dans un conflit qui dure depuis plus de vingt ans ?
“Le terrain appartient à l’État et nous l’affectons à la commune de Ghardaïaâ€�, note de la wilaya datée du 12 mai 2001. Une correspondance, dont nous possédons une copie à l’attention du président de l’association Errahma, qui gère le cimetière des Châambas à Mélika (côté haut), dit en substance que le terrain en question n’est la propriété d’aucune partie et revient de ce fait à l’État qui décide à son tour de l’affecter à la commune de Ghardaïa. “Suite à votre correspondance concernant la réalisation d’un CEM sur un terrain localisé à Mélika, nous vous informons, après enquête, que le terrain appartenait initialement à l’État qui l’a affecté à l’APC de Ghardaïa sur la base de la décision de wilaya n°89/98 en date du 28-01-1989 et dont la superficie est de l’ordre de 14 201 m2 délimité au sud de Mélika, selon l’acte enregistré à l’inspection des impôts de Bounoura en date du 08-06-1998 (registre n°2 page 073 arrêté 2) dont l’acte de notoriété a été déposé auprès de la conservation foncière en date du 05-09-1998 sous le n°99, volume 306. Le terrain est doté d’un plan de conception élaboré par la sous-direction du cadastre en date du 25-03-1980 dont une copie conforme est enregistrée Ã
Laghouat
en date du 20-04-1988. Le véritable, seul et unique propriétaire de ce lot de terrain est, donc, l’APC de Ghardaïa. Et compte tenu de l’intérêt général et selon les besoins du secteur de l’éducation, il est nécessaire d’y localiser un établissement scolaire.�
Le document en question est signé de la main du wali de l’époque (2001), M. Bazizi. Ce qui devait en principe régler le problème définitivement. Ce n’est pas le cas pour des raisons bien obscures.
Une école sur un terrain qui fait face à une décharge sauvage et qui est ceinturé par trois cimetières : deux ibadides et un malékite. Le terrain, objet du litige, se situe dans un endroit difficilement accessible. Il faut traverser une décharge sauvage pour accéder à un terrain rocailleux entouré de tombes. Les deux cimetières ibadites, d’un côté, et le cimetière malékite, d’un autre, où les tombes sont construites en toub, vu qu’il est impossible de creuser dans ces montagnes de pierres. C’est dans un endroit pareil que le CEM devrait être construit selon la volonté des autorités qui n’ont pas tenu compte de la spécificité des lieux. En 1975, un problème similaire s’est posé entre les Mozabites de Beni-Izguen et les Châambas de Thniat El-Makhzen. À l’époque, le pouvoir avait tranché la question en réalisant sur ledit terrain l’actuel lycée Moufdi-Zakaria et le collège en face où se côtoient les enfants des deux communautés. Dans le cas présent si les Mozabites sont satisfaits de la décision de construire l’école, les Châambas ne l’entendent pas de la même oreille puisqu’ils ont d’autres projets pour ce terrain qu’ils revendiquent comme une extension à leur cimetière. Ceci prouve que la même solution n’est pas valable pour régler tous les problèmes. En 2001, les autorités locales auraient dû avoir plus d’imagination en proposant des solutions qui mettraient fin au conflit.
 Malgré l’aspect légal du projet, une question reste posée. Les élèves peuvent-ils évoluer au milieu d’un cimetière ? À leur sortie comme à leur entrée, au moment des récréations, des fenêtres de leurs classes, le seul panorama qui s’offrira à leurs yeux sera des tombes !
M. Boudiaf, l’actuel wali de Ghardaïa : “J’ai hérité d’un dossier sensible auquel il faut vite trouver une solution.� Installé il y a trois ans à la tête de de la wilaya de Ghardaïa, M. Boudiaf ne nie pas la complexité de cette région. Il parle d’une mise à niveau dans tous les secteurs mais surtout du règlement du problème du foncier de manière définitive dans sa wilaya. Adepte du dialogue qui semble lui réussir d’ailleurs dans une région où la concertation est un maître mot, M. Boudiaf se dit prêt à œuvrer pour solutionner le problème de Mélika dans les plus brefs délais.
“J’avoue que j’ai hérité d’un dossier sensible auquel il faut vite trouver une solution. Et sans vouloir critiquer mes prédécesseurs qui devaient certainement avoir leurs raisons, je ne trouve pas que ça soit l’endroit indiqué pour y construire une école. Si besoin est, je suis prêt à construire l’école ailleurs et mettre à la disposition des élèves un transport et une cantine comme je l’ai fait pour les autres établissements�, a-t-il assuré.
Reste à savoir si cette proposition sera acceptée par les uns comme par les autres, et quel sort réservera-t-on dans ce cas-là au lot de terrain, objet du litige ?
Que de questions auxquelles répondra sans doute la commission ad hoc installée par Dahou Ould Kablia, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur chargé des collectivités locales. À noter qu’en son sein figurent des représentants de trois départements concernés : l’Intérieur, l’Éducation nationale et les Affaires religieuses (habous) et qui auront à se concerter avec les sages des Mozabites et ceux des Châambas. Ces derniers sont condamnés à trouver un terrain d’entente. Le cas échéant, la justice sera saisie comme le précise le wali.
Les Mozabites posent un problème de sécurité : “La gendarmerie devrait être implantée à côté du lycée Moufdi-Zakaria aux environs de Thniat El-Makhzen.� Un constat s’impose par conséquent : dès qu’on franchit le seuil de Beni-Izguen, la propreté des lieux est très vite perceptible. Les habitants de la cité font preuve d’une discipline exemplaire que seuls les Mozabites sont encore capables d’en faire preuve. Ceci dénote d’un grand esprit de soumission envers la communauté, elle-même respectueuse de l’autorité suprême des Ibadites dont l’influence n’a pas fléchi d’un iota malgré les vicissitudes du temps. Mais Ghardaïa ne vit plus en vase clos et son essor économique et sa pseudo-ouverture la rendent plus vulnérable que par le passé, ne serait-ce que du point de vue sécuritaire (trafic de tous genres, délinquance juvénile, etc.) la présence des forces de sécurités s’imposent de fait. Les Mozabites ne discutent pas cet état de faits et se disent respectueux de l’autorité. Ils demandent cependant à ce qu’on revoie l’implantation de la brigade de gendarmerie qui se trouve au cœur même de Beni-Izguen. “Il ne se passe jamais rien à l’intérieur de la cité où les sages maîtrisent parfaitement la situation. Les gendarmes pourraient être plus utiles au-delà du lycée Moufdi-Zakaria considéré aujourd’hui comme la véritable limite de Beni-Izguen�, a estimé un groupe de notables de Mozabites rencontrés à l’intérieur de la cité.
L’explication était de mise pour étayer la revendication des jeunes Mozabites qui loin d’avoir la sagesse de leurs aînés ont carrément demandé le départ, pur et simple, de la brigade de gendarmerie de Beni-Izguen : “Le jour où nous avons fait appel à eux pour nous protéger, lorsque les jeunes de Thniat El-Makhzen menaçaient de pénétrer dans notre cité, ils ont refusé d’intervenir prétextant qu’ils n’avaient pas reçu l’ordre, laissant ainsi les choses dégénérer.�
Au commandement de la gendarmerie, l’officier Kendouli s’en défend : “La gendarmerie n’a jamais failli à sa mission. La brigade de Beni-Izguen n’a pas pu intervenir car le problème se posait en tant que trouble à l’ordre public et que cela dépassait ses compétences d’autant plus que cela se passait hors de Beni-Izguen, à Thniat El-Makhzen qui est sous la juridiction de la police. Mais dès que le commandement en a été informé, nous avons pris les dispositions qui s’imposent en collaboration avec nos collègues de la police.�
Mais à peine la vigilance des services de sécurité a baissé un peu que de nouveaux incidents ont été enregistrés au niveau du lycée Moufdi-Zakaria, à la sortie de l’école où des élèves mozabites et autres Châambis du même établissement se sont accrochés. Ce qui a nécessité le redéploiement de la gendarmerie et de la police qui ont dressé un dispositif de sécurité impressionnant. Les autorités locales se sont très vite déplacées sur les lieux. Curieux comportement pour un simple chahut de lycéens ! Le wali a encore une fois tenté de calmer les esprits, notamment ceux des Mozabites qui n’aiment pas du tout la tournure des évènements.
Un problème ethnique que seuls les sages des deux côtés seraient en mesure de gérer. Les Ibadides (Rostomides), originaires de Tihert (
Tiaret
), capitale ibadide avant J.-C., s’installèrent d’abord dans la région de Sedrata et de l’oued Righ, aux environs de l’actuelle ville de
Ouargla
. Après environ un demi-siècle de séjour dans la cité saharienne, les Rostomides durent se déplacer plus au nord vers l’oued M’zab où déjà la première Halka des Azzabas, une organisation exclusivement religieuse et garante du culte ibadite s’y était établie vers 960 ou 970 après J.-C. Celle-ci existe jusqu’à présent et pèse de tout son poids sur la communauté mozabite. Dans la vallée du M’zab, les Ibadites créèrent cinq villes (ksours) dont la première était El-Atteuf en l’an 1010. En 1048, ils bâtirent la ville de Mélika, vient ensuite celle de Bounoura pour réaliser peu après Beni-Izguen et Ghardaïa. La pentapole de la vallée du M’zab prit forme plus tard.
Vers le nord furent construites les villes de Guerrerra en 1631 dans la vallée de l’oued Zegrir et Berriane dans la vallée de l’oued Souelem par les deux fractions ibadites chassées de Ghardaïa, les Affafras et les Ould Bakha.
Les Ibadites sont en fait des Kharidjites qui ont élaboré une doctrine égalitaire afin d’unir les populations non arabes. L’Ibadisme pour ces adeptes est le cinquième des rites islamiques. Les historiens disent que son fondateur fut Abdoullah Ben Ibadh, né en 683. Mais les Ibadites lui préfèrèrent un autre, Djaber Ben Zayod El Azyadi.
Les Châambas quant à eux sont les descendants de Banou Hillal. Ils font partie de la première vague des Arabes (XIe siècle). Pasteurs mais également de redoutables guerriers, ils occupèrent la région de la Chebka du M’zab (du Souf à Guerrara et de
Ouargla
à Goléa). La région de Metlili est le centre de rassemblement de ces tribus.
Les Châambas de Berezga, habitants de la région de Metlili nomadisent au sud et sud-ouest de la commune de Ghardaïa. Les Mozabites et les populations arabes de rite malékite se sont mélangés après que les Beni-Merzouk et Mdabih se furent installés à Ghardaïa. Les Châambas, venus de Metlili, se sont implantés à Mélika (à la suite de l’accord de 1317 conclu avec les Ibadites) et les Mekhadmes qui vivent en groupes restreints à Bounoura et à El Atteuf.Â
Mais il semble que les Ibadites et les Malékites aient accepté la cohabitation mais jamais une intégration totale et franche. Jusqu’à présent, ils ne se marient pas entre eux, ne fréquentent pas les mêmes mosquées, n’enterrent pas leurs morts dans le même cimetière, etc. Une cohabitation fragilisée au fil du temps, encore et toujours, par des problèmes d’ordre foncier comme l’atteste un passé récent (1976, 1980,1981, 1985, 2001, 2004). Les évènements de 1985 ont été particulièrement marquants et ont enregistré morts d’hommes des deux côtés.
Les enjeux économiques deviennent à leur tour de plus en plus évidents. La richesse à Ghardaïa, certes, n’apparaît pas dans le mode de vie de tous les jours ni même dans des constructions somptueuses mais plutôt dans les allées et venues dans les ruelles de cette ville aux caractéristiques spécifiques qui assurent une imperméabilité intrinsèque au mouvement de l’argent. Certains veulent le changement qui s’impose d’ailleurs de lui-même mais pas sans heurts…
N. S.
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