Le nouveau secrétaire général du Front de libération nationale, Amar Saïdani, convoque une session extraordinaire du comité central du parti pour les 15 et 16 novembre prochain à l'hôtel El-Aurassi à Alger, avons-nous appris de bonne source. Auparavant, soit le 9 novembre, Saïdani présidera une autre réunion avec les mouhafedh du parti au siège national à Hydra, ajoute notre source. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) Cette réunion du comité central, tant attendue depuis l'intronisation de Amar Saïdani à la tête du parti le 29 septembre dernier, aura, bien entendu, un seul point à son ordre du jour : la désignation du nouveau bureau politique. Comme le veulent les textes ainsi que les traditions du plus vieux parti d'Algérie, c'est le SG qui propose une liste de membres du bureau politique aux membres du comité central qui l'«officialisera» par approbation. Et selon notre source, la composante du nouveau bureau politique est déjà ficelée. Le bureau politique se composera de quinze membres et est réparti suivant quatre quotas, destiné, chacun, à une région du pays. Ainsi, pour l'est du pays, les représentants au niveau du futur bureau politique sont, nous confie-t-on de même source, l'ancien ministre des Postes et Télécommunications, Hocine Khaldoune, Saïd Bouhadja, Saïd Bendaïda, et l'ancien mouhafedh de Bordj-Bou-Arréridj, Mohamed Zouiouèche. Pour l'Ouest, on y trouve Ali Merabet, Leïla Tayeb qui figurait déjà dans l'ex-BP de Abdelaziz Belkhadem, Saïd Hadjoudj et l'ancien président d'APW et actuel député d'Oran, Kada Benadoud. Cela, au moment où, pour représenter la région centre, l'on a choisi, sans surprise déjà, Ahmed Boumehdi, la députée de Béjaïa Dalila Fourar, l'ancien membre du BP sous Ali Benflis, Ahmed Mamouni. Toutefois, le quatrième nom pour compléter ce quota du Centre n'est pas encore tranché. Cela se joue entre Mustapha Boualegue et Yahia Hassani. Reste le Sud. Là, il n'y a absolument aucune surprise s'agissant du «quatuor» qui va le représenter. En plus de Amar Saïdani, l'on a opté pour le président de l'Union des paysans algériens, Mohamed Alioui, le député de Tamanrasset, Mohamed Guemmama, et Mustapha Mazouzi. Amar Saïdani, carrément «désigné» au poste de SG par Abdelaziz Bouteflika dans les conditions que l'on sait, n'a certainement pas pris l'initiative de désigner des membres pour le bureau politique et la date de la tenue du comité central de son propre chef. Mais cela sera-t-il suffisant pour convaincre les mécontents, et ils sont très nombreux, parmi les membres du comité central ? «Déjà qu'ils sont très nombreux à contester la gestion du parti depuis la venue de Amar Saïdani et ce, y compris parmi ceux qui l'avaient soutenu l'été dernier. Mais tout le monde s'est tu pour le moment, chacun espérant figurer dans le nouveau bureau politique au moins. Lorsqu'ils découvriront la liste de Saïdani, il est certain que d'aucuns entreront aussitôt dans l'opposition», nous confie encore notre source. «Certains comptent même donner un contenu à la contestation à l'occasion de la prochaine session du comité central. Et je ne parle pas des redresseurs ou des pro-Belayat...» Il faut donc s'attendre à une «belle ambiance» à la mi-novembre prochain. Comme d'habitude ! Néanmoins, dans le très proche entourage de Amar Saïdani, l'on évoque une option de «secours» pour réduire le cercle des mécontents. «L'on a conseillé le SG d'annoncer une liste partielle pour le prochain comité central. Au lieu de quinze membres, il annoncerait seulement douze, trois pour chacune des quatre régions du pays laissant ainsi trois postes vacants pour une prochaine session. De la sorte, Saïdani pourrait tempérer un peu la tension ambiante en plus du fait de pouvoir disposer d'une carte importante qui lui permettrait de pouvoir négocier avec ses adversaires classiques regroupés autour de Abderrahmane Belayat ou même les anciens redresseurs qui avaient affronté Belkhadem depuis le dernier congrès.» Ceci étant, et dans tous les cas de figure, il apparaît clairement que Amar Saïdani a opté pour une composante où ne figure aucun des ténors du parti. Peu médiatiques, aucun d'eux ne risque de lui faire de l'ombre. «Il va de soi qu'il s'agit, là, d'un bureau politique de transition», commente notre source.