Une quarantaine de dossiers, relevant de différents secteurs économiques, sont en cours d'exploitation à l'Office central de répression de la corruption (OCRC). C'est ce qu'a indiqué hier le directeur général de cette structure, Abdelmalek Sayeh, en marge du séminaire sur la modernisation du droit et des pratiques judiciaires et d'investigations en matière de lutte contre la corruption en Algérie et en France. Abder Bettache - Alger (Le Soir) La sortie médiatique du directeur de l'Office central de répression de la corruption intervient à quelques jours de l'ouverture de la session criminelle de la cour d'Alger. Une session où sont inscrites plusieurs affaires liées notamment à la corruption et au terrorisme. Il est attendu, selon des sources judiciaires, «l'ouverture d'importants dossiers déjà traités au niveau de la Cour suprême». «Au niveau de l'Office, nous avons des dossiers mis en instance parce qu'ils ne réunissent pas tous les éléments d'appréciation, d'autres ont été déférés devant la justice, et une quarantaine sont en cours d'exploitation», a-t-on ajouté. Le directeur général de l'OCRC a jugé nécessaire de créer d'autres mécanismes au niveau national de lutte contre la corruption afin de «mieux maîtriser et cerner ce phénomène» et de renforcer la coopération internationale et bilatérale pour y faire face. «Les mécanismes de lutte contre la corruption en Algérie existent mais nous cherchons à créer d'autres mécanismes pour mieux maîtriser ce phénomène», a-t-il dit, ajoutant : «Nous avons élaboré un plan de charge avec beaucoup de pays dont la France, pour échanger les expériences en la matière et comparer les mécanismes algériens avec ceux des pays étrangers.» M. Sayeh a plaidé pour une «bonne cohésion entre les différents partenaires, nationaux et étrangers, dans la lutte contre la corruption, pour combler les insuffisances existantes». Le séminaire, qui se déroule au siège du ministère de la Justice pendant trois jours, aura à débattre de plusieurs thèmes autour des législations des deux pays en matière de lutte contre la corruption dont les techniques d'enquêtes et d'identification des comptes bancaires et la saisie et gel des avoirs ainsi que les voies et moyens de coopération possible. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué dans une allocution lue en son nom par M. Boutaba, que «la corruption constitue aujourd'hui plus que jamais un phénomène criminel grave qui gangrène les économies des Etats et freine leur développement». Pour le ministre, le séminaire se veut «une tribune pour la pensée juridique et une occasion pour la promotion et le renforcement de l'entraide entre les services spécialisés en Algérie et en France» et constitue «un espace pour l'échange d'expériences et le rapprochement des points de vue dans le cadre des lois internes et des conventions des Nations unies signées dans ce contexte». Pour sa part, le directeur des affaires pénales et des mesures de grâce au ministère de la Justice, Mokhtar Lakhdari, a mis le doigt sur le rôle de la prévention dans la lutte contre la corruption, estimant important de renforcer ses mécanismes. «Lorsque l'on parle de lutte contre la corruption, il ne faut pas se limiter à l'aspect pénal car la prévention a un rôle essentiel dont les mécanismes doivent être renforcés», a-t-il déclaré à l'APS.