Les thèmes retenus pour les 22es journées pharmaceutiques nationales qu'a organisées la Société algérienne de pharmacie (SAP), hier à l'hôtel El Aurassi, sont la politique de santé, la propriété intellectuelle, l'automédication et la pharmacie hospitalière. Un panel d'experts nationaux et étrangers a été convié à intervenir sur les sujets, devant un parterre composé essentiellement d'étudiants en pharmacie et en médecine. Les conférences de la matinée ont abordé le médicament générique, la médication officinale (conseillée par des pharmaciens d'officine) et aussi l'industrie pharmaceutique en Algérie. Le Pr. P. J. Pitts, président du Centre états-unien de médecine et d'intérêt public, a mis en garde contre l'utilisation de n'importe quel médicament générique, car la qualité diffère, suivant les excipients qui entrent dans sa fabrication. «On ne peut pas remplacer la qualité par le coût. Même un générique de très bonne qualité ne donne pas toujours le même effet thérapeutique que le produit innovant. Les autorités doivent travailler de concert avec les médecins et les pharmaciens pour s'assurer que les patients demeurent au centre du débat. Le médicament le plus coûteux est celui qui n'agit pas. Le médicament le plus efficace est celui qui permet d'avoir des patients en bonne santé», a-t-il souligné. Le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, le Dr Lotfi Benbahmed, lui, a insisté sur la formation continue des pharmaciens et aussi sur la mise en place d'un système permettant de déterminer la traçabilité des médicaments afin de situer les responsabilités. «C'est une porte ouverte aux contrefaçons et au charlatanisme. Le danger est grand sur la santé publique si la médication officinale n'est pas contrôlée. On l'a vu avec certains herboristes qui prescrivent des produits pour l'amaigrissement ou censés soigner les dysfonctionnements érectiles mais, contenant des matières actives alors que c'est interdit ! D'où la nécessité pour les pharmaciens de mettre à jour leurs connaissances et surtout un système de contrôle.», a-t-il recommandé. Précisant que le marché algérien du médicament ne pèse que 0,2% pour une population qui représente 0,5% du total, le Dr R. Ghebbi, expert en industrie pharmaceutique, a mis l'accent sur les opportunités qu'offre l'évolution du marché mondial du médicament. «Dans peu de temps, beaucoup de brevets, représentant un marché de près de 200 milliards de dollars, vont tomber dans le domaine public. Si nos industriels peuvent en capter ne serait-ce qu'une part de 1%, cela sera très bien. A condition, bien sûr, qu'ils mettent les moyens pour acquérir la technologie nécessaire à la fabrication de ces médicaments», a-t-il conclu.