Le proc�s tant attendu sur la pratique de la torture survenue au d�but de cette ann�e lors des �v�nements de T'kout, une ville situ�e dans les Aur�s, � l'est du pays, n'a pas eu lieu hier. La partie plaignante, repr�sent�e par le minist�re de la D�fense, ne s'est pas pr�sent�e au tribunal Abane-Ramdane d'Alger. La juge du si�ge d�cide du renvoi de l'audition au 23 novembre prochain. C'est le second report prononc� concernant cette affaire. A la barre, il n'y avait que le directeur du quotidien Le Matin , amen� de la prison d'El Harrach, la journaliste Abla Ch�rif, auteur d'informations incriminant des �l�ments du corps de la gendarmerie dans des pratiques de torture, et le collectif des avocats de la d�fense. Nadir Benseba-Alger (Le Soir) Il y avait aussi deux t�moins-clefs dans cette affaire : il s'agit du p�re de Salim Yezza, un des principaux animateurs du mouvement citoyen des Aur�s, et un autre d�l�gu� des populations de cette partie du pays victime des exactions des �l�ments de ce corps d'�lite de l'institution militaire. Mais l'attention est plus retenue par la pr�sence de l'�pouse et des deux filles de M. Benchicou. Ces derni�res ont tenu ainsi � faire le d�placement de Paris pour revoir leur p�re. Un p�re qu'elles ont perdu de vue depuis son incarc�ration le 14 juin dernier pour un pr�tendu manquement � la r�glementation des changes que ses avocats r�futent et consid�rent comme un pr�texte pour faire taire le journaliste auteur du livre Bouteflika, une imposture alg�rienne. (Benchicou a �t� interpell� et fouill� au niveau de l'a�roport d'Alger le 23 ao�t 2003. La police des fronti�res a trouv� dans son bagage � main des bons de caisse d'�pargne d'une valeur de 11 millions de dinars non n�gociables � l'�tranger). L'�motion �tait ainsi � son comble lorsque Mohamed Benchicou escort� par deux policiers investit la salle de l'audience. Son apparition surprend plus d'un pr�sent. Les membres de sa famille sont les premiers � chercher un meilleur emplacement afin de communiquer avec le d�tenu. A ce moment-l�, M. Omar Belhouchet, directeur du journal El Watan, tente de r�pondre aux questions de la juge concernant une information publi�e il y a quelques ann�es � propos d'un trafic d'armes qui transitaient par la voie postale dans la ville de Chlef. C'est le mardi, le jour est r�serv� pour les auditions et les affaires concernant les d�lits de presse. Plusieurs affaires concernant des d�lits de diffamation sont enregistr�es. Fait remarquable, les plaignants sont absents, seuls les journalistes ou les directeurs de journaux sont pr�sents. Le directeur du Matin et la journaliste Abla Ch�rif ainsi que leur collectif d'avocats l'apprendront � leurs d�pens puisque le repr�sentant du minist�re de la D�fense n'est pas au rendez-vous. Ce dernier a pris toutefois la pr�caution de d�l�guer un de ses confr�res qui s'est excus� � son tour de ne pouvoir entamer la plaidoirie en raison de sa m�connaissance du dossier. Le coup de th��tre provoque un tumulte dans la salle. Les robes noires protestent. A l'adresse de la pr�sidente de la s�ance, ils demandent "comment expliquer le fait que la partie plaignante ne soit pas au rendez-vous pour la deuxi�me fois ?". Les accus�s d�plorent quant � eux les probl�mes de d�placement qu'endurent � chaque fois les t�moins durant leurs d�placements. Ces derniers, indique-t-on, manquent de ressources financi�res pour faire face aux frais de leur s�jour � Alger. Les journalistes pr�sents ont fait part quant � eux de possibles pressions que risquent de subire dans l'intervalle ces m�mes t�moins. S'ensuivra alors une cacophonie telle que la juge du si�ge a d� intervenir pour ramener le calme. En d�pit de cela, les membres de la d�fense formulent une s�rie de remarques � propos de la nature de la convocation des pr�venus. Des anomalies, attestent les avocats, ont entach� la proc�dure de justice dans son caract�re relatif � la citation directe des accus�s. Me Messaoud rel�ve � titre d'exemple que " dans le cas de figure de la citation directe, la proc�dure concerne uniquement l'auteur de l'�crit et non pas l'entreprise de presse � laquelle il appartient". Et d'ajouter : "Concernant les conditions de la qualification du repr�sentant du minist�re de la D�fense celles-ci ne sont pas honor�es du point de vue de la loi". Succ�deront par la suite Me Benarbia et Me Bourayou pour �tayer les arguments de la d�fense en se r�f�rant � diverses dispositions de la proc�dure p�nale. Apr�s avoir pris note de ces remarques, la juge du si�ge d�cide de renvoyer cette affaire pour le 07 d�cembre prochain. Une date qui n'arrangeait pas le calendrier du collectif de la d�fense. Ils r�clament de la juge de fixer un autre rendezvous. Devant un tel �tat de fait, la magistrate, apr�s consultation, d�cide d'arr�ter la date du 23 novembre prochain pour l'organisation du proc�s des �v�nements de T'kout. Pour rappel, les �v�nements de T'kout ont �t� d�clench�s, le 13 mai 2004, suite � l'assassinat de Chaib Argabi, un jeune de 19 ans. Les habitants soup�onnent des �l�ments du Groupe de l�gitime d�fense de la ville. Des manifestations �clatent en signe de col�re. L'ordre fut donn� � la gendarmerie pour r�primer les manifestations. Des d�rapages se produisent et des t�moins se manifestent alors pour faire cas de pratique de la torture sur des personnes arr�t�es. N. B. KHENCHELA Les 32 �meutiers jug�s mardi Les 32 personnes d�tenues en prison et accus�es d'avoir particip� aux troubles qui ont eu lieu � la cit� Moussa-Redadh de Khenchela sont d�f�r�es aujourd'hui mardi devant le juge. C'est-�-dire c'est une session sp�ciale qui a d�but� vers 10 h 00 pour juger les 32 �meutiers car il leur est reproch� d'avoir g�n�r� des troubles, d�truit des biens publics et priv�s, agress� les forces de l'ordre puisque 14 agents et officiers ont �t� bless�s lors des �chauffour�es et qui ont d� recourir aux grenades lacrymog�nes. Ces derniers ont d�cid� d'un commun accord de se d�sister et pardonner aux citoyens incrimin�s. Jusqu'� 16h00 les avocats poursuivaient les plaidoiries, le procureur n'a pas encore requis les peines qu'il compte demander au juge au moment o� nous mettons sous presse. Dans cette affaire, 14 personnes sont recherch�es suite � un mandat d'arr�t d�livr� par le juge d'instruction qui a instruit le dossier alors que 11 mineurs laiss�s en libert� provisoire seront jug�s � part, prochainement, par citation directe, nous affirme-t-on au tribunal de Khenchela.