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C'est ma vie
Les montagnards des Babor ont la peau dure
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 11 - 2013

Baignant dans une autre culture qui s'effiloche, certains résistent
à la modernité et préfèrent rester artisans. A Tizi El Khemis, sur le flanc sud de la Montagne des neiges qui domine la vallée des Aït Smaïl, nana Sakina, une dame d'une autre race, qui perpétue chaque été
sa transhumance, mérite bien un hommage.
La joie de vivre de nana Sakina et les petits soins dispensés à ses vaches, ses chèvres, ses moutons et son baudet n'ont pas nécessité l'aide de la houkouma (l'Etat). Près de son akoufi (rangement), en position de religieuse, elle entonne un long chant à la mémoire toujours présente des moudjahidine de la guerre de libération et de la montagne. Avec une profonde tristesse, tenant ses genoux, baissant les yeux et balançant la tête, ses couplets se perdent entre les cimes.
En face, juste au pied du col de Sidi Abed, au versant sud de Djebel Takoucht, qui donne sur une vallée voisine très enclavée, Bachir, le montagnard taillé dans du roc, fait ses ablutions près de son âne qu'il vient de soulager d'un fardeau de foin. Il semble insensible au froid givrant. A l'exemple de ses ancêtres, les excellents travaux et entretiens de ses parcelles ne sont pas dus à l'aide de l'Etat. Il en est de même pour le père Bechaoua et ses trois fils qui retournent la terre à coups de pioche : «Je n'ai sollicité aucune aide de qui que ce soit. Je ne suis pas dans le besoin, el hamdou li'Allah. Il y a plus démuni que moi.» Ses repères sont les images de la terreur coloniale ; non pas des années 1950, mais celles de mai 1945, dans sa montagne. Elevé dans les plus rudes conditions, pour rien au monde il n'abandonnera sa terre.
D'autres campagnards de la Kabylie des Babor ont emprunté d'autres pistes, celles proposées par l'administration agricole. Ceux d'Aït Smail, au café du coin, évoquent leur parcours : «Ce n'était pas de tout repos. Il faut avoir une tête de montagnard pour pouvoir surmonter les embûches d'un véritable parcours du combattant. On est toujours à la merci de l'administration qui, un beau jour, se réveille, vous prend au dépourvu et vous somme de ficeler le dossier en deux jours !» La démobilisation a gagné plus d'un. Ils croient de moins en moins aux programmes qu'on leur a fait miroiter.
Les menus détails reviennent en surface ce vendredi matin dans le brouhaha d'un café maure et autour des tournées de thé : «Tout compte fait, on est les dindons de la farce, on a bénéficié des miettes et on a développé de la pub sur nos dos. La volonté n'y est vraiment pas. Pourtant, on ne demande qu'à travailler. Ce ne sont pas les quelques dizaines de projets engagés dans cette vallée qui vont développer l'agriculture de montagne !» Amer, le moustachu, interpelle, en bégayant, Saïd le forestier, son voisin de table : «Tu te fais pe pe tit ! Défends-toi toi toi !» «Arrête da Amer, répond celui-ci tout en le provoquant. Tu connais autant que moi la chanson. Tu sais bien qu'on n'a que deux véhicules pour couvrir deux vastes daïras et que le plus petit est souvent en panne.» La djemaâ s'accorde finalement à dire : «Confier les projets d'agriculture de montagne à des forestiers relève de l'absurde.» «Ab, ab, absolument», renchérit moustache qui adore avoir le dernier mot.


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