De pays déficitaire donc importateur, l'Algérie postule, à l'horizon 2022, à devenir exportateur de ciment, avec un excédent prévu à cette date de l'ordre de 10 millions de tonnes par an, loin de la consommation locale qui frôlerait alors les 30 millions de tonnes. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) C'est ce que le président du conseil d'administration de l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM) a soutenu, jeudi dernier, à l'occasion d'une session d'adjudication, la quarantième, portant titres d'exploration sur des lots de sites de matières premières minérales, destinés à la création de deux importantes cimenteries à Bouira et à Constantine. «Le secteur d'activité des ciments peut être un secteur exportateur capable d'engendrer des rentes différentielles, donc générateur de recettes budgétaires et de devises, les rentes minières étant un revenu qui excède la rémunération des facteurs de production.» Et l'Algérie, enchaînera Hocine Anane, a l'avantage de «disposer abondamment des principales matières pour la fabrication des ciments comme les calcaires, les argiles, le gypse, le sable et les minerais de fer». A cette échéance, donc, la production nationale de ciment atteindrait les 44 millions de tonnes et ceci, à la faveur de l'installation de nouvelles cimenteries dans de nombreuses régions du pays. «Les capacités installées pour la production de ciment à l'horizon 2020-2022 seront de 42 à 44 millions de tonnes, soit un excédent de l'ordre de près de 10 millions de tonnes annuellement ; la consommation locale se situera à hauteur de 32 millions de tonnes», a encore indiqué l'orateur. Un surplus de production à exporter, alors qu'actuellement le pays est déficitaire de l'ordre de 1,5 million de tonnes qu'il importe. En effet, le pays a, actuellement, un parc de 14 cimenteries dont douze publiques, avec une capacité de production installée de 19,5 millions de tonnes par an dont 500 000 tonnes de ciment blanc, alors que la consommation varie entre 20 et 21 millions de tonnes. D'où la très forte tension sur les prix. A l'effet d'inverser donc cette donne, et en sus du programme d'installation de nouvelles unités, il est engagé tout un plan d'extension et d'optimisation d'utilisation des capacités existantes du nombre de cimenteries dont celles de Béni Saf, Meftah, Zahana, M'sila et Mascara. Ce qui permettra une «production supplémentaire de 11 millions de tonnes annuellement», selon Anane, qui évoquera aussi les projets en cours de réalisation à Béchar, Adrar, Relizane, Ghardaïa, Oum-El-Bouaghi, Souka Ahras, Naâma, Djelfa, In Salah et Illizi, notamment. La session d'ouverture des plis de ce jeudi concerne l'exploration de deux lots de gisement de matières premières (calcaires et argiles) à Bouira et à Constantine, dans la perspective de la construction de deux grandes cimenteries dans ces deux wilayas. Et sur les treize plis déposés dans les délais impartis, seuls 7 dossiers ont été retenus et, ainsi, admis à l'instruction par la commission ad hoc d'ouverture des plis. Une commission qui aura jusqu'à jeudi prochain pour statuer sur les offres techniques dont les soumissionnaires auront à faire part de leurs offres financières le 21 novembre prochain et l'ouverture des plis s'effectuera le même jour, selon les termes de l'appel d'offres national et international lancé le 30 septembre dernier. Les soumissionnaires dont les offres ont été retenues pour passer devant la commission ad hoc de l'ANPM sont Cevital Minéral, la Sarl ETPHM, la SPA SILAS qui ont postulé les trois, pour les deux lots et l'ETRHB Haddad qui n'a postulé que pour le lot de Constantine.