Rebondissement dans l'affaire de «l'interdiction de la tenue des débats du quotidien El Watan». Hier, le ministère de la Culture a rendu public un communiqué dans lequel il «condamne avec la plus grande fermeté ce dépassement inadmissible de la part de la Direction générale de l'Oref» et a présenté ses «profondes excuses au quotidien El Watan et, à travers lui, à toute la presse nationale». Abder Bettache - Alger (Le Soir) La mesure «d'interdiction» prise par la Direction générale de l'Oref à l'encontre du journal El Watan pour l'organisation d'un colloque-débat sur les questions politiques de l'heure a dominé l'actualité de cette fin de semaine. En effet, alors que le journal s'est vu signifier une fin de non-recevoir de sa demande pour l'organisation d'un débat public prévu le 9 novembre dans une salle du complexe Riad El Feth, le ministère de la Culture a rendu public, hier vendredi 8 novembre un communiqué dans lequel il se démarque «totalement» de la mesure prise par la Direction générale de l'Oref et a affirmé qu'«une enquête a été ouverte, à l'issue de laquelle seront prises les mesures et sanctions qui s'imposent». Cette nouvelle donne est intervenue vingt-quatre heures après que la Direction générale de l'Oref ait informé les responsables d'El Watan de disposer d'une autorisation de la wilaya d'Alger pour organiser le débat en question. Contacté à ce sujet, le directeur général du quotidien El Watan, M. Omar Belhouchet s'est dit «réjoui» de la déclaration faite par le ministère de la Culture, tout en rappelant que l'acte commis par l'Oref est «injustifié». Selon la même source, «des instructions fermes ont été adressées mercredi soir aux différents services pour interdire et (ou) empêcher la tenue des débats d'El-Watan (...) autour du thème «Statu quo autoritaire - Quel coût pour l'Algérie». La direction du journal avait rendu public un communiqué dans lequel elle avait dénoncé «une grave atteinte aux libertés», alors que le journal organise depuis 2005 des dizaines de débats dans cette cité sans la moindre interférence des autorités. «Cette interdiction intervient alors que le mouvement social est laminé, des journaux sont censurés, un jeune blogueur est jeté en prison, des menaces sont proférées par le ministère de la Défense contre un journaliste d'El Khabar et les atteintes aux libertés se généralisent», a indiqué le communiqué du journal. Pour sa part, le ministère de l'Information par la voix de son premier responsable a indiqué «qu'il n'y a pas de bâillonnement ni de privation de liberté» et d'ajouter : «Nous ne sommes pas responsables du gestionnaire». Le communiqué rendu public hier, par le département de la culture a remis les pendules à l'heure, d'autant que la même source a précisé que «le ministère de la Culture tient à présenter ses sincères et profondes excuses au quotidien El Watan et, à travers lui, à toute la presse nationale en les assurant de son engagement à défendre et garantir leur droit constitutionnel à organiser des débats sur toute question qui les intéresse dans tous les espaces relevant du ministère de la Culture». Enfin, pour le ministère de la Culture dont le communiqué portant la signature de la directrice de cabinet, il est indiqué qu'une «enquête a été ouverte par le ministère de la Culture, à l'issue de laquelle seront prises les mesures et sanctions qui s'imposent et qu'en état de cause, la conférence du quotidien El Watan pourra se tenir comme prévu à l'Office de Riad El Feth».