Par Maâmar Farah Quand je n'ai rien à faire, je visite le «musée des lièvres» au 1 bis, rue de la Tortue. Des rayonnages à n'en plus finir. De la poussière partout. Un coin à éviter pour tous les asthmatiques... Le bibliothécaire me montre un gros volume avec le titre «1999». On y lit : «Cette année-là, les lièvres s'étaient regardés dans un miroir à la dernière minute ! Jusque-là ; ils pensaient qu'ils n'étaient pas des lièvres ! Ils se retirèrent tous de la course arrangée au profit de la tortue.» Puis, je lis dans un autre livre intitulé «2004» : «Ce fut l'année de la meilleure cuvée de lièvres. Ils y croyaient ! Mais un lièvre qui ne sait pas qu'il est un lièvre finit toujours par sombrer dans la désillusion et... l'oubli !» Lu dans le bouquin «2009» : «Cette année-là, les grands lièvres avaient compris. Ils ne s'étaient pas présentés du tout.» Le préposé aux lieux avait un gros calepin entre les mains : - Vous écrivez quoi, là ? - Je prépare l'édition «2014». Cette fois, nous avons déjà un lièvre, du nom de Touati, qui crie sur tous les toits qu'il n'est pas un lièvre. C'est inquiétant pour son mental... Il y a un gros lièvre qui revient, ce sera à lui de booster la course, un romancier, des optimistes, des frivoles, des insouciants, etc. Mais, franchement, avez-vous vu déjà une course remportée par un lièvre ? - Alors, c'est la tortue qui gagnera encore ? - Oui, elle ou l'une de ces petites tortues qu'on couve là où il n'y a pas l'ombre d'un lièvre. C'est-à-dire là où l'on gagne à tous les coups !