Le kit a déjà été testé dans des écoles- pilotes. Testé dans plusieurs pays, un guide de 136 pages explique comment intégrer une formation de ce type dans les écoles de commerce. À Audencia Nantes, un module de 18 heures est déjà dispensé. Implanter des cours de lutte contre la corruption dans les écoles de commerce. Tel est le projet d'un groupe de 22 experts et professeurs d'université, réunis dans un consortium PRME (Principles for Responsible Management Education), sous l'égide des Nations unies, qui viennent de rendre public un «Livre blanc sur l'enseignement de la lutte anti-corruption». Il s'agit à la fois d'une profession de foi sur la nécessaire lutte contre ce fléau, mais surtout d'une mine d'informations sur le sujet à destination d'enseignants ou de professionnels souhaitant mettre en place de tels modules. En France, l'un des pionniers de ces formations est Audencia Nantes, où Bertrand Venard est convaincu de l'importance de diffuser ces enseignements chez les futurs cadres. Un module de 18 heures, obligatoire dans la filière audit et optionnel dans les autres matières, a été lancé en 2009. Notamment obligatoire pour les étudiants de la filière Audit du programme «Audencia Grande Ecole», ce nouveau cours vise à «développer des comportements éthiques des étudiants concernés, destinés à devenir les managers de demain», peut-on lire dans son intitulé. «Nous avons une responsabilité en tant que formateurs des cadres de demain dans la lutte contre la corruption», lance Betrand Venard. Des cas pratiques sous forme de saynettes Dans ce document de 136 pages, l'on trouve bien sûr des notions théoriques sur la corruption. Mais la partie la plus amusante sont des cas pratiques, qui peuvent être joués sous forme de saynettes. Conflits d'intérêts, abus de pouvoir... des situations diverses sont détaillées à l'attention des étudiants. Avant son lancement, ce kit a été testé dans plusieurs pays, dans des écoles de commerce pilotes, comme Audencia Nantes. Actuellement en anglais, il devrait être traduit mais aussi adapté aux différentes législations. En attendant, les différents intervenants vont prendre leur bâton de pèlerin. En France, à la Conférence des grandes écoles, on indique que le sujet n'est pas sur la table. Il semble pourtant qu'il y ait urgence. Il serait temps que dans les universités et les grandes écoles en Algérie se développent pareilles initiatives d'enseignement de la prévention et de la lutte contre la corruption. D'autant plus que ces dernières années, nombre d'enseignants universitaires ont lancé des cours dans ce sens et que des étudiants en master ou doctorants ont présenté des mémoires et des thèses de bonne facture ayant pour thème la corruption.