Les commerçants activant dans l'informel auront, désormais, la possibilité de créer leurs propres entreprises dans le domaine de l'industrie. C'est l'option prônée, cette semaine, par le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement Amara Benyounès. Pour sa part, l'UGCAA appelle plutôt à la concrétisation des projets lancés dans le cadre de l'éradication de ces activités informelles. F.-Zohra B. Alger - (Le Soir) Le secteur de l'informel qui prend de l'ampleur et gangrène l'activité commerciale pourrait être absorbé par le projet de création d'entreprises industrielles. Selon Amara Benyounès, «ces commerçants disposent de moyens financiers importants qui leur permettraient de créer des entreprises et d'aller vers l'entreprenariat». Le secteur de l'industrie, en vue de concrétiser ce projet et de sensibiliser les personnes concernées, organisera des journées d'information au niveau local. Le but étant d'attirer un maximum de commerçants vers cette nouvelle formule. Toutefois, pour M. Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), la solution pour l'éradication de l'informel consiste, en premier lieu, à concrétiser les projets déjà engagés. Il dira, à cet effet, que les commerçants activant dans l'informel privilégieraient plutôt des formules moins lourdes que la création d'entreprises. Il avancera, pour cela, l'argument des lourdeurs fiscales. M. Boulenouar soulignera d'ailleurs la revendication des commerçants qui consiste à revoir la fiscalité à la baisse. Cette mesure encouragerait, selon le porte-parole de l'UGCAA, les commerçants à rester dans la légalité. «Si les commerçants avaient les moyens de créer leurs propres entreprises, ils ne se seraient pas dirigés vers l'informel. Il s'agit de concrétiser des projets qui leur ont été destinés pour lutter contre l'informel qui envahit nos rues», a déclaré M. Boulenouar. Il citera les trois solutions prônées par l'UGCAA. Il s'agit, en premier lieu, selon l'intervenant, de concrétiser le projet du plan quinquennal consistant à créer 1 000 marchés de proximité, 800 marchés de détail et 30 marchés de gros. Ce projet, selon M. Boulenouar, pourrait absorber 50 % de l'activité commerciale informelle. Il citera le projet de création de 100 locaux par commune, au niveau des 1 548 communes sur le territoire national. «Si ce programme avait été appliqué, l'informel aurait été sérieusement réduit, explique le porte-parole de l'UGCAA, il y aurait eu 150 000 locaux à mettre à la disposition de ces commerçants», a souligné M. Boulenouar. Ce dernier évoquera aussi la possibilité de la création, à travers ces projets, de 450 000 emplois directs. Il appellera à la dynamisation du rôle des collectivités locales qui, selon lui, peut initier la création de petits projets au niveau local. « Ces solutions que nous avons proposées pour l'éradication de l'informel sont plus pratiques et susciteront l'adhésion des commerçants», a déclaré M. Boulenouar.