Selon le bilan officiel, le nombre de personnes séropositives vivant en Algérie est de 6 603 cas contre 1 443 autres cas atteints de la maladie du sida. Or, selon des estimations de la société civile, ils seraient entre 22 000 et 30 000 Algériens à vivre avec le virus du VIH/ sida. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le réseau algérien sur le sida (ANAA), qui s'exprimait hier au forum du quotidien El Moudjahid à l'occasion de la célébration, aujourd'hui, de la Journée internationale du sida, tire la sonnette d'alarme. Selon le réseau qui regroupe une quinzaine d'associations, l'Algérie qui est classée parmi les pays où l'épidémie est à faible prévalence avec un taux de personnes vivantes avec le VIH inférieur à 1% de la population n'en reste pas moins qu'elle enregistre une augmentation inquiétante de nouvelles contaminations. Ainsi, durant les sept premiers mois de l'année en cours, 459 nouveaux cas de séropositifs et 78 nouveaux cas de sida ont été enregistrés portant le nombre officiel de contamination à 6603 séropositifs et 1 443 personnes en phase de sida. Or, selon la société civile, ces chiffres restent très loin de la réalité. Selon leurs estimations, le nombre d'Algériens vivant avec la maladie est entre 22 000 et 30 000 cas. «Nous ne disposons pas de statistiques exactes car les gens ne font pas de dépistage en raison du tabou qui entoure encore la maladie, 30 ans après son apparition», estime M. Belhout, directeur de programme au Croissant Rouge algérien, qui souligne que le virus se propage sur tout le territoire national. Selon l'intervenant, en plus de la maladie, la stigmatisation reste le souffre-douleur des personnes atteintes du virus du sida. Pour faire face, l'Anaâ, dont l'objectif est d'arriver à atteindre zéro contamination du virus d'ici 2015 compte lancer un projet relatif à l'élimination de la stigmatisation et de la discrimination en Algérie, à travers la mise en place d'un projet national visant le renforcement de l'accès des personnes vivantes avec le virus à leurs droits. Un collectif associatif d'écoute et de soutien juridique, basés à Alger, Oran, Annaba, Akbou et Tamanrasset sera mis à la disposition des personnes qui porteraient plaintes contre toute sorte de discrimination. Selon l'Onusida, le contexte de stigmatisation s'explique par l'augmentation du nombre de nouvelles infections dans l'ensemble de la région MENA de 35% entre 2001 et 2011 alors qu'une diminution est enregistrée dans les autres régions du monde.