Les aides à l'habitat rural sont, désormais, distinctivement attribuées, à la faveur d'une nouvelle approche du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme qui a décidé, pour ce faire, de stratifier le pays en trois grandes régions. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) Le premier responsable du secteur, qui présidait, hier à l'hôtel El-Aurassi, une réunion consacrée au bilan du segment de l'habitat rural, a, en effet, fait part d'une réévaluation assez substantielle de l'aide à l'habitat rural. Une revalorisation qui ne concernera pas les wilayas du nord du pays dont l'aide est maintenue à hauteur de 700 000 DA, et sera de mise au niveau des wilayas des Hauts-Plateaux où elle est portée à 800 000 DA et dans celle de l'extrême Sud du pays où elle est portée à 1000 000 DA. Abdelmadjid Tebboune a justifié cette différenciation - que d'aucuns prendront pour tout simplement une discrimination entre les wilayas du pays - par le fait, que c'est là «une aide frontale graduelle à l'effet de maintenir les gens dans leurs milieux et s'adonner à leurs activités sociales et économiques». Et de mettre en relief toutes les «difficultés d'approvisionnement en divers matériaux de construction dans les régions des Hauts-Plateaux, mais surtout dans celles de l'extrême sud du pays au vu de la contrainte majeure de l'éloignement, où même la main-d'œuvre se fait désirer». Et puis, tiendra encore à préciser Tebboune dans son effort de justifier cette stratification, loin de répondre, s'est-il défendu, à une quelconque visée électoraliste, au vu de la proximité de l'élection présidentielle, la construction d'un logement est souvent une «affaire familiale» où tout un chacun met la main à la poche. Aussi, dans ces régions de l'extrême sud du pays, le logement rural à construire doit avoir une superficie d'au moins 250 m2, «ce qui suppose davantage de dépenses et de frais», a-t-il encore indiqué. Le ministre a aussi fait part de la décision d'abandonner l'option des habitations rurales groupées dans les wilayas des Hauts-Plateaux, au vu, a-t-il fait savoir, «des dépassements graves» enregistrés, nombre de bénéficiaires ayant fait de ce programme des «promotions immobilières» aux frais de l'Etat qui, pour rappel, prend en charge les travaux de voirie et des réseaux divers, électricité et autres commodités. Tebboune exclut, néanmoins, toute poursuite à l'encontre de ces indélicats bénéficiaires, «le coup étant parti», s'est-il contenté de dire. Par ailleurs, le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme s'assigne comme objectif de réaliser à hauteur de 85% d'ici à la fin de l'année en cours, les logements ruraux comptant pour le plan quinquennal 2009-2014 estimés à 900 000 unités. Un programme achevé à seulement 45%, 28% seront lancés d'ici à la fin de l'année en cours. Pour ce faire, toute une batterie de facilitations a été concédée aux autoconstructeurs dont celles liées à l'obtention du certificat de possession et le permis de construire. Autant d'allègements dans les procédures à même de réduire considérablement la durée portée désormais à 6 mois tout au plus alors qu'il fallait pour un postulant au programme attendre jusqu'à 2 ans. Programme AADL 2 : installation prochaine d'une commission de recours Au sujet du programme AADL 2, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a fait part de l'installation d'une commission de recours qui aura à traiter les cas de postulants qui auront été déboutés en première phase de tri. Et à Tebboune de promettre que tous les demandeurs qui auront passé avec succès la troisième et dernière étape auront leurs logements, quitte, a-t-il soutenu, «à revoir le quota des 230 000 unités affectées à cet effet». Le ministre est resté, néanmoins, évasif sur un quelconque échéancier quant à la réception des ces tant attendus logements, excluant une quelconque seconde opération d'inscription. «Ce serait faire preuve de démagogie que d'annoncer une deuxième opération de souscription pour les logements AADL», s'est limité à dire Tebboune, qui fera part de l'engagement d'ateliers en vue, selon lui, de «repenser la politique du logement dans le pays».