De la prudence dans les dépenses. C'est ce que préconise le premier argentier du pays. Si Djoudi ne parle pas encore d'austérité, il recommande, néanmoins, une plus grande «nuance» et n'écarte pas la possibilité de reporter certains projets, si les prix du pétrole amorcent une baisse et si les effets de la crise mondiale affectaient de manière plus substantielle l'Algérie. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Pas de coupe budgétaire ni de politique d'austérité pour le moment, mais la prudence est de mise. C'est le ministre des Finances qui l'affirme. Si des restrictions devaient être faites à l'avenir, elles toucheront, en premier lieu, le budget d'équipement et non celui de fonctionnement. Avant d'en arriver là, le ministre des Finances expliquait, jeudi, en marge d'une séance plénière réservée aux questions orales, que «la prudence nous oblige aujourd'hui à être beaucoup plus nuancé sur les augmentations de salaires. C'est comme dans une famille, si vous tirez trop sur la corde, vous risquez de tout perdre. Il faut être très prudent sur les salaires, parce que si on va au-delà, on met en difficulté l'avenir de nos équilibres budgétaires». Explications de Djoudi : les augmentations de salaires des fonctionnaires a tiré vers haut les dépenses, cela s'expliquait, dit-il, par «un besoin de restructuration et de rattrapage », mais, ajoute-t- aujourd'hui que ces deux objectifs sont atteints, la prudence doit être de mise. Une révision de politique dictée par les craintes liées la «baisse de la demande sur le pétrole, une forte constitution de stocks, principalement américains, et une offre additionnelle émanant d'autres sources d'énergie, telles que le gaz de schiste» et qui obligent l'Algérie à adopter «une prudence en matière de conduite de la politique budgétaire ». Une politique qui pourrait en cas de crise encore plus grave conduire à «limiter les projets ou les reporter», mais qui n'aura, selon Djoudi, aucun impact ni sur les salaires ni sur les transferts sociaux mais plutôt sur les dépenses d'équipement puisque, explique-t-il, «s'il doit y avoir un impact très fort de la crise mondiale sur l'économie nationale, il est clair que nous avons un certain nombre de simulations, et nous avons aussi des réserves en termes de fonds de régulation qui nous permettent de couvrir le déficit. Nous avons la capacité d'utilisation du fonds de régulation, une capacité d'endettement sur le marché interne, la possibilité de réduction d'un certain nombre de dépenses et d'un certain nombre de projets ». Auparavant, le ministre des Finances avait répondu à une question relative à la fiscalité pétrolière et aux risques d'évasion fiscale. Il a écarté cette possibilité, rappelant que c'est «l'incompréhension» des dispositions fiscales par certaines compagnies pétrolières étrangères activant en Algérie qui est responsable du manque à gagner en matière de fiscalité pétrolière et non pas une volonté délibérée d'échapper au fisc. Il a rappelé qu'entre 2009 et 2011, 4,5 milliards de dinars ont été récupérés après le redressement de la situation fiscale de 19 compagnies étrangères et celle de quatre sociétés dépendant de la Sonatrach, ajoutant que «parler d'évasion fiscale dans le secteur des hydrocarbures ou de contrebande me semble infondé». N. I. Vers l'allégement de mesures liées à l'habitat rural Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a reconnu, jeudi, la complexité des mesures permettant d'accéder au logement rural. Abdelmadjid Tebboune a fait néanmoins savoir que son département œuvrait à les faciliter à travers un arrêté ministériel qui sera promulgué à la mi-juin. Ce texte prévoit, entre autres, le transfert des listes de candidats bénéficiaires des communes directement vers les directions de wilaya du logement sans passer par les services de la daïra. Lorsque l'enquête menée attestera que le demandeur n'avait auparavant bénéficié d'aucune aide de l'Etat, son dossier sera transféré au wali pour approbation avant son envoi à la Caisse nationale du logement pour l'établissement des décisions ouvrant droit à l'aide à la construction de l'ordre de 700 000 DA pour les régions du Nord, de 800 000 DA pour les wilayas du Sud et de un million de dinars pour les wilayas de l'extrême sud. N. I. L'AUGMENTATION APPLICABLE DÈS CE MOIS La pension de retraite revalorisée à hauteur de 11% Bonne nouvelle pour les retraités. Leur pension sera revalorisée à hauteur de 11%. Une augmentation effective dès le mois en cours. L'annonce a été faite par le ministre du Travail en marge de la séance plénière de questions orales. Tayeb Louh a fait savoir qu'il signera «dans les tout prochains jours» cette décision portant revalorisation décidée après examen des équilibres financiers de la Caisse nationale de retraite et sur proposition de son conseil d'administration. Auparavant, Tayeb Louh avait fait savoir qu'un projet de décret exécutif relatif à la couverture sociale des artistes était au niveau du secrétariat général du gouvernement. Un texte qui, selon ses dires, «donne aux artistes le droit de bénéficier de tous les avantages prévus par le système de couverture sociale, y compris la retraite». Le ministre du Travail a également annoncé que le projet de code est fin prêt mais que «certains » points étaient l'objet d'un «litige» entre les employeurs et les travailleurs. N. I. LYCEE DE MATHEMATIQUES DE KOUBA Vers l'amélioration des conditions de scolarisation En réponse au mécontentement des élèves qui avaient entamé un mouvement de protestation, le département de Baba- Ahmed dit avoir pris toutes les mesures pour améliorer les conditions de scolarisation des élèves en palliant l'insuffisance de la climatisation, l'infiltration des eaux dans les classes et dortoirs ainsi que la défectuosité des conduites de gaz reliées aux laboratoires. Des défaillances qui ont été signalées à la Direction des structures et des équipements de la wilaya d'Alger qui est le maître d'ouvrage, mais les travaux de réparation n'ont été effectivement entamés qu'au début du mois d'avril dernier.