La wilaya de Bouira est désormais entrée dans un nouveau cycle automnal, apportant son lot de précipitations pluvieuses et de températures proches du zéro pourtant si bénéfique pour la nature et son épanouissement. La saison des labours est désormais enclenchée au grand bonheur des agriculteurs qui craignaient un épisode de sécheresse et toute la wilaya se prépare à accueillir l'hiver. Ainsi, et tout au long des aires agricoles que compte la wilaya, c'est le même paysage de tracteurs en labours, de semailles manuelles où l'agriculteur fait face à la voracité des oiseaux affamés. Le ramassage des olives a également commencé, des familles entières égrainant ces fruits de ces majestueux arbres, parfois centenaires, et qui représentent, encore maintenant, la seule fortune de ces gens simples et travailleurs. L'automne est aussi la saison des grives et surtout des étourneaux qui flânent, par envolées superbes, à travers champs et ville de Bouira, et où les jeunes enfants et même les plus grands s'adonnent à cette tradition millénaire de chasse au piège, à la glue ou simplement au lance-pierre. Un gibier d'exception que ces chasseurs saisonniers revendront à près de 120 dinars la pièce. D'autre part, les températures en chute laissent également un goût amer à certains citoyens, lésés par les pouvoirs publics et qui craignent de passer un autre hiver dans le froid et l'indifférence. Exemple avec les habitants des localités montagneuses et isolées des chefs-lieux et qui comptent encore sur l'approvisionnement en gaz butane pour assurer un minimum de chaleur à leurs foyers. Même état de fait dans les établissements scolaires, toujours chauffés au mazout et dont les classes entières d'élèves luttent chaque jour entre le froid ambiant et la fumée qui se dégage des poils à mazout dont les cheminées n'ont jamais connu de ramonage. Pourtant, la grande majorité de ces localités sont raccordées à l'électricité et au gaz de ville, via le grand programme national, qui n'a visiblement pas pris compte des moyens financiers de certains citoyens, incapables d'assumer les dépenses pour l'installation des systèmes de tuyauterie et de comptabilisation des énergies . Ainsi, et si la nature semble s'épanouir et révéler toute sa splendeur en cette saison pré-hivernale, l'homme lui, ne s'accommode pas toujours de ces mues et représente à lui seul, le point de divergence entre la nature et ses différents cycles.