La guerre en Syrie a causé la mort de près de 126 000 personnes depuis mars 2011, selon un nouveau bilan établi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et rendu public hier. Cette organisation, qui s'appuie sur une réseau de militants, avocats, médecins à travers le pays, a pu établir 125 835 décès entre le 15 mars 2011 et le 1er décembre 2013. La majorité sont des combattants des deux bords, mais les décès dans les rangs des loyalistes sont deux fois plus importants que dans ceux des rebelles. Parmi les personnes décédées, 35% sont des civils — soit 44 381 — dont 6 627 enfants et 4 454 femmes, et 65% sont des combattants. Ainsi, 27.746 rebelles ont péri, dont 19.000 sont des civils ayant pris les armes contre le régime, lorsque le conflit s'est militarisé face à la répression féroce de manifestations inspirées du Printemps arabe. Au moins 2 221 autres sont des soldats ayant déserté, et 6 261 des étrangers venus grossir les rangs de la rébellion. Les forces du régime ont perdu quasiment le double d'hommes, avec 50 927 tués. Dans les rangs loyalistes, 31 174 étaient des soldats de l'armée, et 19 256 des miliciens des Comités populaires ou de la Force de défense nationale, paramilitaire. Il y a également 232 membres du puissant Hezbollah chiite libanais, qui a envoyé des hommes combattre aux côtés du régime syrien, et 265 autres combattants chiites étrangers pro-régime. L'Observatoire a également fait état de la mort de 2.772 personnes non identifiées. Le sort de milliers d'autres personnes est inconnu, notamment celui de «plus de 10 000 détenus dans les prisons du régime, ainsi que plus de 3 000 soldats retenus par des groupes rebelles», a indiqué l'OSDH, estimant que le bilan du conflit est probablement plus élevé qu'indiqué. Des centaines de civils ont en outre été enlevés.