Les banques ne sont ni souterraines, ni mafieuses, mais, il faut le dire, elles sont client�listes. En effet, malgr� les modifications apport�es par les pouvoirs publics au dispositif de soutien � l'investissement des jeunes, pour faciliter notamment � ces derniers l'acc�s au financement bancaire, force est de constater aujourd'hui que les choses n'ont gu�re avanc� et que l'amertume, le d�couragement et la d�ception sont grands chez les jeunes candidats promoteurs qui ne comprennent pas, et plus grave, ne croient plus en rien ! Rappel : le dispositif mis en place dans le cadre de l'ANSEJ pour la r�alisation des investissements s'op�re selon un montage financier triangulaire : promoteur- ANSEJ-banques. Ce triptyque est devenu pour les jeunes porteurs de projets synonyme d'un v�ritable parcours du combattant ! En effet, apr�s une premi�re �tape consacr�e � la constitution et au d�p�t d'un premier dossier aupr�s de l'ANSEJ, cette derni�re, � l'issue d'une �tude technico�conomique, d�livre une attestation d'�ligibilit�. S'ensuit alors une seconde �tape qui n�cessite la constitution et le d�p�t d'un autre dossier, suivi d'une n�gociation, normalement assist�e par l'ANSEJ, aupr�s de la banque pour l'octroi hypoth�tique du fameux accord bancaire. Apr�s donc les all�gements apport�s au dispositif depuis janvier dernier, qu'en est-il des r�sultats � l'�chelle de la wilaya de Bordj-Bou-Arr�ridj, apr�s pratiquement 10 mois de mise en œuvre ? Selon le repr�sentant de l'Association des jeunes investisseurs, sur environ 7000 dossiers pr�sent�s par les jeunes, seulement une centaine aurait re�u un accord financier, sans compter le flou qui entoure les crit�res de s�lection des dossiers et d'octroi du mirifique accord bancaire. Sans compter l'in�galit� patente, voire l'injustice dans la r�partition des cr�dits accord�s par activit�, da�ra et commune, si l'on prend en compte le fait que la wilaya de Bordj-Bou-Arr�ridj comprend 10 da�ras et 34 communes !!! Les agences bancaires de la wilaya sont les premi�res mises en cause et accus�es de vouloir faire �chouer le dispositif par leur absence d'implication, voire leur inertie en tant que partie prenante. Pour leur d�fense, les repr�sentants de ces agences affirment que les nombreux rejets dont il est fait �tat sont motiv�s par un certain nombre de raisons dont la saturation de quelques cr�neaux d'activit� tels que le transport, ou encore des ant�c�dents en mati�re d'insolvabilit� de jeunes porteurs de projets qui auraient g�n�r� un lourd contentieux ; et qu'en tout �tat de cause, les agences bancaires n'ont aucun pouvoir de d�cision, lequel rel�verait des directions r�gionales de ces banques qui se trouvent � S�tif. La r�union du 10/11/2004 de la Commission de suivi de l'application du dispositif � l'�chelle locale, pr�sid�e par la secr�taire g�n�rale de wilaya et qui a regroup� au si�ge de la wilaya les principaux acteurs concern�s (repr�sentants des banques, du mouvement associatif des jeunes, des caisses de S�curit� sociale, chefs de da�ra, directions de l'ex�cutif, des imp�ts...), et qui a trait� tous ces aspects, a permis de se rendre � cette �vidence qu'� l'heure actuelle et � ce niveau du diagnostic, le principal goulot d'�tranglement se situe au niveau des banques qui ne s'impliquent pas, ne prennent pas de risque et ne font carr�ment pas confiance aux jeunes et � leurs potentialit�s d'entrepreneurs. La question qui se pose est de savoir comment impliquer davantage les acteurs concern�s pour l'am�lioration du dispositif. Une premi�re r�ponse, � court terme, lanc�e par l'un des participants � la r�union consisterait � cr�er un comit� de cr�dits et qui serait charg� de veiller � une r�partition �quitable des dossiers aux banques : cette mesure aurait l'avantage d'�viter d'�tiqueter les banques en banques qui facilitent l'acc�s au cr�dit et d'autres qui le bloquent !! Une seconde piste pourrait et devrait �tre la cr�ation d'une banque de projets, afin de mieux r�pondre aux sp�cificit�s locales et valoriser les ressources de la wilaya. En tout �tat de cause, les banques doivent imp�rativement rompre avec les pratiques client�listes qui p�nalisent les jeunes investisseurs, voulant sortir de la pr�carit�.