S�il y a un dossier qui p�se lourd dans le bilan des autorit�s locales de la wilaya de Bordj Bou Arr�ridj, c�est bien celui de l�emploi. Que dire aujourd�hui des micros-cr�dits ? Qu�en disent les responsables et les jeunes investisseurs ? En 2007, le nombre de dossiers d�pos�s aupr�s de la direction de l�Ansej de Bordj Bou Arr�ridj, en vue de l�obtention du mirifique cr�dit bancaire pour la cr�ation d�entreprises, est de 949, dont 665 ont �t� valid�s et remis aux banques publiques, et seuls 80 ont fait l'objet d�un accord de la part des banques r�gionales implant�es � S�tif. En 2008, jusqu�au mois de septembre, 604 dossiers ont �t� d�pos�s, 467 ont �t� retenus par la commission locale d��tude de financement de projets. Cette derni�re est compos�e d�un repr�sentant du wali, des responsables des cinq banques publiques, de la Direction du commerce, la Direction des travaux publics, la formation professionnelle, la Direction de l�Ansej, et enfin les repr�sentants de l�Association des jeunes investisseurs. Coup de th��tre ! Les directions des banques r�gionales de la wilaya de S�tif r�cidivent et valident seulement 120 dossiers, en invoquant les motifs suivants : cr�neau satur�, faible rentabilit�, exigence de garantie, cette derni�re a �t� abrog�e. La question qui taraude l�esprit des jeunes investisseurs est : est-ce que les banques r�gionales publiques de S�tif connaissent le tissu industriel et l�environnement socio�conomique de la wilaya de Bordj Bou Arr�ridj ? Evidemment non ! Alors comment expliquer les rejets ? En gros, ce programme pour endiguer le ch�mage des jeunes par un soutien financier repose sur trois effets de levier : la banque accorde 70% du co�t du projet � l�investissement, 25% la part de l�Ansej, et 5 � 10% de l�investissement sont un apport financier � la charge du promoteur. Pour ce faire, il est exig� par l�Ansej aux b�n�ficiaires de suivre une formation de gestion, et ce, dans le cadre de la rentabilit� des micros-entreprises. Ainsi, dans le souci du suivi de cette op�ration (aide aux jeunes investisseurs) d��valuation et sa r�ussite, une r�union est tenue avec le wali tous les trois mois qui veille � la bonne application des lois et instructions qui r�gissent l�attribution des micros-cr�dits d�une part, des r�sultats et de l�impact des micro-entreprises sur le d�veloppement durable � l��chelle locale, d�autre part. Le m�canisme est simple, mais il tourne court, bureaucratie oblige. Les banques r�gionales de S�tif ne s�impliquent pas assez, pour ne pas dire du tout, elles ont une culture client�liste, � telle enseigne que de nombreux jeunes candidats aux microcr�dits affirment que les banques sont une machine � construire la pauvret�, alors que leur mission �conomique est de faciliter l�acc�s aux produits financiers aux investisseurs (cr�ateurs d�emploi). Dans le m�me registre, le directeur de l�Ansej de BBA souligne : �Le syst�me bancaire alg�rien n�a pas connu une grande �volution et se confine dans le r�le de gestion de portefeuille, autant dire (caissiers).� Le fonctionnement des banques emp�che les jeunes promoteurs d�acqu�rir une visibilit� sociale, encore moins une franche respectabilit�. En tout �tat de cause, le client�lisme et la bureaucratie des banques risquent � terme de d�stabiliser le moteur de d�veloppement. A ce titre, quand les banques sont min�es de l�int�rieur par des comportements irrationnels qui portent pr�judice � l��conomie, car incapables de traiter les probl�mes li�s � l�investissement, soit elles se d�sint�grent, soit elles trouvent en elles la capacit� de progr�s, de d�veloppement et de croissance. Bref, si les voies du Seigneur sont imp�n�trables, celles des banques doivent rester d�gag�es.