L'année 2013 qui s'achève dans quelques heures aura été celle de toutes les polémiques au niveau des sphères footballistiques en Algérie. Couacs dans le lancement du professionnalisme, accumulation des dettes des clubs, niveau de spectacle qui laisse à désirer, arbitrage décrié, valse des entraîneurs et violence sans cesse grandissante dans et en dehors des enceintes sportives ont fait l'essentiel de l'actualité durant les 365 jours de l'an 2013. Pour autant, la désillusion de Rustenberg, en Afrique du Sud, lors de la CAN, et l'euphorie générée par la qualification des Verts au Mondial brésilien ont été des moments forts dans la vie du football algérien. Deux événements qui avaient retenu en haleine l'opinion sportive en Algérie et à travers certaines contrées de la planète. Ce sont également deux étapes qui ont constitué un tournant dans le processus de construction de l'équipe drivée par le Bosnien Vahid Halilhodzic. Un ensemble expurgé des anciens cadres de la sélection qui avait réussi le défi de mettre fin à l'hégémonie des Pharaons et, comble du bonheur, permettre au sport-roi algérien de renouer avec les phases finales d'une Coupe du monde. Un exploit intervenu après 24 longues années de traversée du désert que les coéquipiers de Bouguerra, l'un des rares rescapés de l'épopée d'Omdourman, se devaient de renouveler à l'occasion des éliminatoires pour le Mondial-2014. Un objectif qui avait mobilisé d'importants moyens humains, logistiques et financiers de la part de la fédération. Comme à chaque fois, ce sont les primes allouées aux joueurs et autres membres des différents staffs qui allaient focaliser l'attention de la vox-populi. Un sujet qui n'est pas si tabou que ça en dépit du fait que les principaux concernés, fédérations, bailleurs et bénéficiaires refusent de trop s'étaler sur la question. A telle enseigne que nombreux sont les journaux et autres sites spécialisés qui croient détenir le bon tuyau concernant les royalties accordées aux uns et aux autres. La semaine dernière, à titre d'exemple, nos confrères de La Gazette du Fennec ont publié le tableau détaillé des primes allouées à chaque joueur de la sélection algérienne qui avait obtenu son sésame pour le Brésil, le 19 novembre dernier. Aussi, la GDF accordera le plein tarif à Carl Medjani qui a disputé l'intégralité des matches éliminatoires de la CM-2014, à savoir quelque 200 000 euros nets d'impôts pour les 8 rencontres disputées par le désormais ex-joueur de l'Olympiakos Le Pirée. Pour La Gazette du Fennec, le calcul s'est fait sur cette base de matches joués en tant que titulaire. Or, les Verts qui avaient disputé 8 rencontres durant ces qualifications ont perdu deux matches (face au Mali à Ouagadougou et au Burkina Faso également à Ouagadougou) d'où cette interrogation qui s'impose d'elle-même : pourquoi accorder une prime pour un match perdu ? Une question posée au premier responsable de la fédération, Mohamed Raouraoua qui, de prime abord, fera savoir qu'il n'était pas au courant de ce qu'écrivait la presse sur le sujet. «C'est du n'importe quoi. Tout le monde sait que nous avons un barème que nous appliquons scrupuleusement et pour lequel les joueurs ont donné leur caution», assure le patron de la FAF. Ce dernier fera même une confidence en déclarant à notre journal que «chaque joueur a droit à 2 500 euros pour chaque match joué et gagné». Mieux, Mohamed Raouraoua certifiera que le deal passé avec les joueurs et les membres des différents staffs est de privilégier les primes d'objectifs. A savoir qu'«au lieu de donner un montant (exemple 2500 euros) pour chaque match joué, je préfère offrir une prime consolidée, forme de pack pour un objectif. Ce qui représente quand même un meilleur pactole». Le président de la Fédération algérienne de football, qui s'attend à ce que d'autres contributeurs viennent renflouer cette cagnotte, cite l'exemple du prochain Mondial où l'Algérie visera une qualification pour le second tour. «Une qualification au second tour rapportera trois fois voire plus d'argent qu'un match gagné et deux autres perdus synonymes d'élimination. C'est plus stimulant que d'octroyer des primes spécifiques à chaque match», conclut-il.