Le gouvernement a annulé en 2013 plusieurs projets d'équipements non entamés, en affectant les ressources financières qui leur étaient mobilisées à d'autres secteurs. C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi, devant les députés de la Chambre basse. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Selon le ministre des Finances, «en 2013, avec l'accord du gouvernement, il a été procédé à l'annulation des projets d'équipements non entamés». Une situation qui dure depuis cinq années, a ajouté le ministre dans ses réponses aux questions soulevées par les députés de l'Assemblée populaire nationale sur le projet de loi portant règlement budgétaire de 2011. «Les dotations budgétaires mobilisées pour ces projets seront affectées à d'autres secteurs qui affichent des besoins de financement», a-t-il souligné. Le ministre ne précise ni le nombre ni les montants de ces projets mais relève que cette annulation a été effectuée en application d'un décret sur les dépenses d'équipements qui a introduit l'obligation d'annuler tout projet si sa réalisation n'est pas entamée cinq ans après son enregistrement. En somme, c'est une opération d'assainissement décidée par le gouvernement qui est menée tous les cinq ans en concertation avec les secteurs concernés, selon le ministre. «Globalement, tous les secteurs ont été concernés en 2013 par des annulations de projets d'équipements», a ajouté le ministre qui répondait à une préoccupation des députés qui ont critiqué la «mobilisation d'importantes ressources financières pour des projets qui n'ont jamais vu le jour, alors que toutes les régions du pays affichaient des besoins importants en infrastructures». Par ailleurs, Karim Djoudi fera part «des difficultés pour l'administration fiscale à recouvrer les 8 000 milliards de dinars de créances détenues sur des entreprises assainies ou dissoutes». «Bien évidemment, les 8 000 milliards de dinars sont a priori une créance difficilement recouvrable», a déclaré M. Djoudi à la presse en marge de l'adoption du texte de loi portant règlement budgétaire de l'année 2011. Selon le premier argentier du pays, les 8 000 mds DA sont des créances pendantes sur des entreprises dissoutes ou liquidées, dont 5 000 mds de dinars représentant l'amende judiciaire de la banque privée liquidée BCIA. M. Djoudi a ajouté que les 8 000 mds de dinars sont perdus en raison de l'inexistence d'actifs en mesure d'être récupérés par les liquidateurs. «Dans l'ordre des créanciers, l'Etat est premier (à être payé). Quand le liquidateur récupère une partie des créances, il la verse au Trésor mais encore faut-il qu'il y ait des actifs à récupérer», a-t-il expliqué. Les 3 000 mds de dinars restants, a-t-il poursuivi, sont des dettes fiscales pendantes détenues sur des entreprises publiques, précisant que plus de 1 000 entreprises ont été dissoutes. M. Djoudi reconnaît par la même occasion que la Cour des comptes qui a fait état de la défaillance de la DGI dans le recouvrement fiscal, était dans son rôle. «La Cour des comptes a pour mission de mettre le doigt sur ce qui ne va pas. Elle a pour rôle de mettre en évidence les problèmes et les incompréhensions», a-t-il indiqué. La Cour des comptes a dans son rapport d'appréciation sur l'exécution du budget de 2011 fait état de «lacunes» dans les procédures de recouvrement. Il est à noter que les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté ce même jour à la majorité le projet de loi portant règlement budgétaire de l'année 2011.