80 000 nouveaux postes budgétaires devront être créés dans la Fonction publique au titre de l'exercice 2014, a annoncé hier, le ministre des Finances M. Karim Djoudi lors de sa présentation du projet de loi de finances 2014 à l'Assemblée populaire nationale (APN). Lyas Hallas - Alger (Le Soir) Soumise hier, au débat en séance plénière à l'APN, la loi de finances 2014 prévoit des dépenses budgétaires supplémentaires de fonctionnement et d'équipement. Soit une hausse globale du budget de l'Etat de 11,3% comparativement à l'exercice 2013. En effet, les dépenses prévues pour 2014 s'élève à 7 656,2 milliards de DA (près de 96 milliards de dollars américains). Le fonctionnement aura la part du lion avec 4 714,5 milliards de DA (58 milliards USD). Des dépenses en hausse de 8,7 % par rapport à 2013, et ce, à cause de l'augmentation des salaires de certains corps de fonctionnaires et la revalorisation de leurs régimes indemnitaires mais surtout l'ouverture de 80 000 nouveaux postes budgétaires dans les secteurs de l'éducation nationale, de la santé et autres services publics. Un recrutement massif qui nécessite la mobilisation de 378,9 milliards de dinars de plus que 2013. L'année 2014, marquant la clôture du programme quinquennal 2010-2014, verra également les dépenses d'équipement augmenter de 15,6% pour atteindre 2941,7 milliards de dinars (38 milliards USD). Il s'agit des crédits dégagés pour le paiement des différentes commandes publiques. Quant aux recettes, elles n'ont pas dépassé les 4 218,2 milliards de dinars (53 milliards USD) dont 1 577,7 milliards de dinars de fiscalité pétrolière (20 milliards USD) et 2 352,5 milliards de dinars (33 milliards USD) de fiscalité ordinaire. Elles ne couvrent même pas le budget de fonctionnement (56 milliards USD, ndlr). Ce qui fait un déficit budgétaire global de l'ordre de 3 437,8 milliards de dinars (43 milliards USD), soit 18,1% du PIB. Le gouvernement devrait puiser de nouveau dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) pour le combler. L'Etat a décidé de faire valoir sa préemption sur Michelin Algérie Le ministre des Finances a déclaré en marge de cette plénière que «l'Etat a décidé de faire valoir son droit de préemption dans l'opération de recapitalisation de Michelin Algérie». «La loi donne à l'Etat ce droit s'il y a changement dans la structure du capital d'une entreprise étrangère en Algérie, que ce soit par une diminution ou une augmentation», a-t-il insisté. Société de droit algérien, Michelin Algérie, filiale algérienne du géant français de la pneumatique devenue peu rentable à cause de sa petite taille en dessous du seuil de rentabilité pour ce genre d'activité, a été recapitalisée il y a quelques mois pour permettre au magnat algérien de l'agroalimentaire Issad Rebrab de prendre son contrôle. Décidant d'un commun accord avec la société mère d'arrêter toute production dans son usine de Bachdjerrah, l'homme d'affaires algérien veut la muer en une représentation commerciale pour distribuer les pneus de marque Michelin sur le marché local. Chose que le gouvernement veut bloquer «quel qu'en soit le prix», selon la formule utilisée devant les membres de la commission des finances et du budget de l'APN par Amara Benyounès, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement.