Le Conseil de la nation sortira aujourd'hui de sa torpeur habituelle � l'occasion de la pr�sentation du projet de loi de finances et du budget 2005. Une loi de finances revue et corrig�e par les membres de l'APN qui risque de bouleverser la donne politique actuelle. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Le S�nat h�rite cette ann�e encore d'une loi de finances et du budget encombrante. Si l'embarras des s�nateurs se limitait l'ann�e derni�re au seul amendement portant interdiction d'importation d'alcools, introduit par le groupe parlementaire d'El Islah, cette fois-ci c'est l'ensemble du texte, revisit� par leurs pairs de l'APN, qui risque de poser probl�me. Cette probl�matique r�side dans le fait que les s�nateurs seront confront�s � un texte qui va � l'encontre de la vision �conomique du pr�sident de la R�publique. Les "sages" ont donc deux possibilit�s : soit ils adoptent le texte revu et corrig� par les d�put�s, soit ils choisissent la voie du rejet avec pour cons�quence le passage de la loi de finances devant une commission paritaire form�e de membres issus des deux chambres du Parlement. En cas d'�chec, le texte passera sous la forme d'ordonnance pr�sidentielle, et ce, dans sa mouture originelle. Mais cette seconde possibilit� est plus qu'improbable, soulignent nombre d'observateurs de la sc�ne politique. D'ailleurs, le pays n'a jamais �t� confront� � une telle situation depuis l'av�nement du bicam�ralisme, en 1997. Pourtant, il en est qui soutiennent que cette probabilit� reste de mise. "Le RND, parti majoritaire au S�nat, pourrait �tre tent� par le rejet afin de conforter la position de Ahmed Ouyahia, son secr�taire g�n�ral, que l'on donne partant de son poste de chef de gouvernement. Sa cote a largement augment� lors de l'adoption du passage de ce texte devant l'APN puisque ses d�put�s �taient pour le texte tel que propos� par Abdelatif Benachenhou", expliquait, hier, une source proche du S�nat. Toutefois, cette vision ne fait pas l'unanimit� au sein m�me du RND. "Notre parti ne devrait pas bloquer ce texte. A l'heure actuelle, nous n'avons re�u aucune directive dans ce sens. Il est vrai qu'en tant que parti de l'alliance pr�sidentielle, notre position de base consiste � soutenir les r�formes engag�es par le pr�sident de la R�publique, mais pas jusqu'� rejeter un texte aussi important que la loi de finances", pr�cisera un cadre de formation. Ce dernier avouera cependant qu'un changement de position est toujours possible, "tout d�pendra de la teneur des d�bats. Une directive de derni�re minute n'est pas � �carter". Donc si directive il y a, il faut s'attendre � ce qu'elle soit destin�e � l'ensemble des groupes parlementaires du S�nat, celui du tiers pr�sidentiel et du FLN, version "redresseurs". Le groupe parlementaire du MSP, parti �galement membre de l'alliance pr�sidentielle, pourrait cette fois-ci jouer les frondeurs comme ce fut le cas auparavant � l'APN.