Lundi soir, lors de la présentation du projet de loi, adopté la semaine dernière par l'APN, le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, a fait l'impasse sur l'amendement portant interdiction de l'importation de boissons alcoolisées, introduit par un député d'El-Islah. Pourtant, il a mis du temps à exposer la politique de son gouvernement pour l'année prochaine. Il a fait aussi part de ses mesures pour améliorer la santé financière du pays, à savoir combattre la fraude fiscale, réduire les dépenses publiques, corriger les disproportions entre l'action sociale et l'action économique, améliorer la coordination entre le gouvernement et la Banque d'Algérie…Le rapporteur de la commission économique du Sénat n'a pas soufflé mot non plus sur l'amendement controversé. Il a plutôt mis en exergue les soixante mesures positives contenues dans le projet du gouvernement. Des mesures qui ont trait essentiellement à l'investissement et à l'emploi de jeunes. Même les sénateurs n'étaient pas particulièrement prolixes sur le propos lors de leurs interventions. En coulisses, il en était tout autrement. Chacun allait de son commentaire. Certains membres du Conseil de la nation ont estimé que l'amendement en question n'a eu de valeur que grâce à la propension des titres de la presse nationale à lui donner une importante dimension politique. “C'est un non-événement”, nous dit-on. “Cette mesure n'aura effet que pendant une année. Elle disparaîtra certainement à l'entrée en vigueur de la loi de finances pour 2005”, a soutenu un sénateur. Un autre a souligné qu'à la faveur d'une lecture objective de cet amendement, on comprendrait que les auteurs ne font, en réalité, que renforcer la production nationale des boissons alcoolisées, puisqu'ils en interdisent l'importation, donc pas la production ou la consommation. De rares sénateurs, notamment ceux appartenant au tiers présidentiel, se sont aventurés à critiquer le fameux article 42 bis et surtout à plaider pour son rejet. C'est à l'issue du vote sur le projet de loi de finances, qui interviendra finalement aujourd'hui, alors qu'il était programmé pour jeudi, que sera connu le sort de la loi de finances pour 2004. Et ce, bien que la tendance générale soit assurément au vote positif. S. H.