La situation, on ne peut plus délétère, qui prévaut actuellement au FFS risque de faire éclater le parti, fragilisé par une crise interne qui s'est traduite par la démission ces derniers jours du premier secrétaire fédéral et de son exécutif à Béjaïa, a-t-on appris d'une source proche du plus vieux parti d'opposition algérien. Les premières fissures au FFS remontent au mois d'octobre dernier, dans le sillage des préparatifs du cinquantenaire du parti. Notre source rapporte qu'une proposition d'un député et cadre du parti, Khaled Tazaghart, portant réalisation d'une stèle dédiée à la mémoire des martyrs de 1963 du parti à Akfadou, a suscité une véritable levée de boucliers dans les rangs des autres parlementaires de Béjaïa, qui ont tout simplement refusé de mettre la main à la poche pour financer le projet. La crise s'est corsée davantage vendredi dernier, lorsqu'un conseil fédéral du FFS programmé dans la commune de Tamridjt, a été annulé sur «décision» du premier secrétaire national du parti. La réunion organique en question devait se pencher sur le bilan définitif et exhaustif de l'opération de réalisation de la stèle d'Akfadou ainsi que la programmation des forums des élus dans 3 zones, à savoir Seddouk, Amizour et Melbou et l'organisation des assemblées générales des militants pour l'installation des conseils de section, conformément aux orientations du 5e congrès du parti. Révoltés par cette décision «unilatérale» de l'instance nationale d'annuler le conseil fédéral avec la présence de parlementaires, des responsables nationaux et autres militants de base, pour faire toute la lumière sur ce projet de réalisation de la stèle d'Akfadou, les 19 membres du bureau fédéral ont déposé leurs démissions en signe de protestation contre «cette conception autoritaire de l'action politique qui prévaut au sein du FFS». Indigné par le comportement des cadres nationaux de son parti, un groupe de maquisards de 63 du FFS, qui devait participer à la ladite réunion de Tamridjt, a décidé de geler ses activités dans le parti pour dénoncer ce qu'il qualifie «de remise en cause des fondamentaux et de la violation de la mémoire sacrée du parti par les dirigeants de l'appareil actuel FFS». Notre source révèle que des cadres et de nombreux militants à travers la wilaya seraient aussi sur le point de claquer la porte du FFS dans les tout prochains jours, en signe de protestation d'une ligne politique «dévoyée» par les responsables dirigeants. C'est le cas de Chemini où pas moins de 80 militants, constituant la section communale du FFS et trois vice-présidents de l'APC élus du parti sont sur le point de quitter le plus vieux parti d'opposition algérien, en guise de protestation contre «les propos injurieux tenus à leur égard» par un responsable national du FFS. Le responsable aurait déclaré «ne pas reconnaître la section et les militants de Chemini» lors d'une récente réunion du conseil fédéral, tenue à Amizour, a-t-on appris auprès de militants de Chemini. Une rencontre est programmée pour vendredi afin «d'officialiser leur départ», ont précisé les mêmes militants protestataires.