De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Il est beaucoup question d'Algérie en pays Diable rouge. Le décès de Mustapha Zitouni que la presse belge a commenté, certes, sobrement mais professionnellement, le vrai-faux enrôlement de Enzo Schifo, véritable icône, ici, c'est le Lalmas non sacrifié de Belgique, par El-Eulma et, surtout, le désaccord ou supposé tel entre Raouraoua et Halilhodzic ne passent pas inaperçus. Loin s'en faut. Les Belges marquent les Algériens à la culotte depuis que le sort a mis les Verts sur le chemin des Rouges. Il ne se passe pas un jour sans qu'une information, une analyse, un commentaire, un fait de jeu, intéressant de près ou de loin les Algériens, ne soient livrés en vrac et/ou détails, aux lecteurs, téléspectateurs ou auditeurs du royaume. Pour autant, rien de scandaleux ou de déplacé dans ce travail minutieux effectué par nos amis les Belges sur nous. Il est vrai, cependant, que la question de ce traitement particulier envers les Algériens se pose. Pourquoi les Russes et les Coréens ne sont-ils pas logés à la même enseigne ? Sont-ils plus abordables aux yeux des Diables ? Est-ce tactique ? Y a-t-il d'autres paramètres à nous autres invisibles ? La réponse est peut-être beaucoup plus simple qu'il n'y paraît et, c'est un confrère néerlandophone de De Morgen qui l'apporte «Les Russes et les Coréens ne sont pas imprévisibles... Wilmots sait comment ils vont opérer et a une idée de leurs points forts et faibles...». «Sur les Algériens, le sélectionneur fédéral, ajoute cette plume nordique avérée, il n'a pas toutes les données, les protégés de Halilhodzic, pour la plupart évoluant en Europe, sont nombreux et de savoir qui sera du Brésil et qui n'y sera pas, paraît aléatoire.» Pernicieux, le journaliste flamand frappe où ça fait mal : «D'ailleurs, les fédéraux belges ne savent même pas si Halilhodzic lui-même sera du voyage au Brésil.» Prémonition ? Provocation ? Souhait mal endossé ? On ne le sait pas. Toujours est-il que les transferts ou supposés transferts de Belfodil de l'Inter de Milan vers les bords de la Tamise et ceux, éventuels, d'autres Verts d'Europe sont suivis de près ici par la machine, pléthorique, cependant efficace, des responsables que l'Union belge de football a mis à la disposition du staff technique. On y trouve un monsieur Algérie (Goerges Grün et un aréopage composite mais complémentaire) chargé d'établir un plan de bataille pour le terrain et hors du terrain en prévision de la marmelade de juin prochain dans le groupe H. Les Belges veulent et le proclament ouvertement non seulement battre mais écrabouiller l'Algérie pour s'assurer la première place du groupe qui leur évitera de rencontrer l'Allemagne au second tour. Pour les Diables rouges, soigner le goal average contre les Fennecs sera la première victoire sur le chemin de la grande épopée qu'ils sont certains de réaliser sur les terrains des rois du football (Pelé, Zico, Garrincha, Rivelino, Carlos Alberto, Gerrou, Amarildo, Neymar, Gilmar, Jaïrzinho...). Les fêtes de fin d'année passées, la presse belge dans son ensemble, mobilisée et ne lâchant rien, passe au crible les Verts et les convoque à la bascule pour la pesée quotidienne. Que vaut Zemmamouche ? Est-il meilleur que M'bolhi ? Belfodil est-ce, sera-ce un buteur prêt le jour J ? Que devient Halliche ? Quel positionnement pour Taïder, Guedioura, Feghouli ? Halilhodzic fera-t-il appel à Abdoun ? Où est donc passé Lacen ? Pourquoi si peu d'informations sur les autres adversaires en amical des Verts, hormis la Slovénie ? Autant de questionnements diables rouges restés sans réponse. Le staff technique belge misait énormément sur la joute entre les Algériens et les Portugais à Genève, croyaient savoir les fins limiers du royaume, mais l'annulation du match a explosé les desseins des Diables de la gestion. Les Algériens sont, cependant, de vieilles connaissances et les Belges ont, pour coup sûr, des informations qu'ils ne divulguent pas sur la façon dont ils comptent écraser la bande à Taïder en juin prochain. D'ici là, tout renseignement est bon à prendre pour être décortiqué et analysé. Le marquage à la culotte est une marque de fabrique belge. Déposée depuis longtemps. Certes Enzo Schifo ne rejoindra pas les T'your d'El Eulma, mais les Belges ne cherchent pas des boucs émissaires.