De notre envoyé spécial à Bouira, Kamel Amarni Abdelmalek Sellal a multiplié les messages politiques lourds jeudi dernier, à partir de Bouira où il était en visite. Face aux «représentants de la société civile» locale, le Premier ministre s'engageait ainsi clairement, par exemple : «Ce gouvernement s'engage à poursuivre sa politique en matière de logement, de santé ...» Il plaide encore une fois pour la poursuite d'une politique visant à «asseoir une Algérie démocratique et sociale». D'où, explique-t-il, «ces tournées à travers les wilayas car le travail du gouvernement est un travail de proximité». «C'était notre engagement devant le Parlement. Nous en sommes à la 41e wilaya ( Bouira, Ndlr) et nous allons poursuivre ces visites avant de présenter notre bilan devant le Parlement», dira encore le Premier ministre. Prononcé quasi simultanément à la convocation du corps électoral, ce discours de Abdelmalek Sellal à partir de Bouira ne peut passer inaperçu. D'atant plus lorsqu'il tenait à préciser : «Moi, personnellement, je n'attends rien de vous.» Une manière de faire définitivement comprendre qu'il n'est pas candidat aux présidentielles du 17 avril prochain. En revanche, il tenait à inviter l'assistance à rendre un «vibrant hommage et à féliciter ce grand homme, le moudjahid Abdelaziz Bouteflika qui a mené l'Algérie vers des rivages amènes. Qui a su instaurer la stabilité». Sellal, comme d'habitude, insistera longuement sur «la stabilité». Après avoir rappelé les ravages occasionnés par le terrorisme «dans cette wilaya en particulier, et là, je tiens à rendre un vibrant hommage à Si Zidane El Mekhfi et à l'ensemble du pays en général», le Premier ministre fera remarquer que «ce ne sont pas les moyens financiers qui ramènent le développement, mais la stabilité. Cette stabilité, il nous faut la préserver quel qu'en soit le prix. Et quelles que puissent être nos divergences politiques, la stabilité du pays doit faire l'unanimité entre tous les Algériens». Fidèle à son discours prononcé un peu partout à travers le pays, Sellal «coule» inévitablement «stabilité» avec «continuité». Le Premier ministre n'évoquera les prochaines présidentielles qu'en termes allusifs mais très clairs : «La stabilité est un bien précieux qu'il nous faut préserver. C'est au peuple, qui détient la souveraineté, de le faire.» Aussi, grâce à «la stabilité» et aux «programmes du gouvernement ainsi qu'aux réformes engagées dans la Fonction publique, l'Algérie passera à une autre étape. Et le Président Abdelaziz Bouteflika conduira l'Algérie vers de nouveaux horizons». Pour Abdelmalek Sellal, l'Algérie est «condamnée, aujourd'hui, à jouer un rôle majeur dans la région». Il dira que, pour cela, le pays possède tous les moyens, tous les atouts. «Nous continuerons à aller de l'avant pour bâtir une Algérie démocratique et sociale. Votre gouvernement ne reculera pas. Le Président Abdelaziz Bouteflika ne reculera pas.» Cette phrase lâchée par Sellal au moment où il répondait «aux représentants de la société civile» vers la fin de sa visite à Bouira est à elle seule tout un programme...