Tirs groupés sur le ministère de l'Education. Le communiqué rendu public par le département de Baba Ahmed n'a pas laissé indifférent. Les syndicats du secteur s'accordent à dire que la balle est dans le camp de la tutelle. L'Unpef poursuit son mouvement pour la seconde semaine, le Snapest reprend le sien aujourd'hui, en attendant que le Cnapest rejoigne le front demain. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Point de rencontres officielles entre les syndicats du secteur et les représentants du ministère de l'Education, mais des échanges d'«amabilités» par communiqués interposés. Le mouvement de contestation entre dans sa seconde semaine. Pas moins de trois syndicats sont sur le terrain de la contestation. L'Unpef poursuit une grève entamée dimanche dernier, le Snapest appelle ses adhérents à débrayer pour trois jours, à compter d'aujourd'hui alors que le Cnapest a opté, à compter de demain, pour une journée reconductible de manière automatique. Des milliers d'élèves des trois paliers sont privés de cours et risquent de l'être pour de nombreux jours encore, puisqu'aucune solution ne profile à l'horizon. Les trois syndicats se disent déterminés à défendre leurs plateformes de revendications et font face à un mutisme de la part de la tutelle, qui a choisi les communiqués comme mode de communication. Dans celui datant de samedi, le département de Baba Ahmed déclarait non seulement que la grève, initiée par l'Unpef était «illégale» mais qu'il ne comprenait pas «l'entêtement» de ce syndicat. Le ministère de l'Education appelle ce dernier à «s'armer de patience», expliquant que «toutes ses revendications ont été prises en charge» faisant notamment en ce qui concerne l'intégration des enseignants du primaire et du moyen, ayant suivi une formation dans le cadre de la convention conclue entre les ministères, de l'Education et de l'Enseignement supérieur, ou ceux justifiant d'une licence au grade d'enseignant principal et enseignant formateur, la valorisation de l'ancienneté des enseignants du technique, après leur désignation en qualité d'enseignants du secondaire précisant que cette question sera réglée d'ici avril. Le département de Baba Ahmed qualifie d'incompréhensible la position du syndicat. Ce dernier n'a pas manqué de réagir. L'Unpef déplore les propos contenus dans ce communiqué et dénonce les tentatives d'induire en erreur l'opinion publique, en faisant porter la responsabilité de la grève au syndicat alors que, rappelle l'Unpef, le ministère de l'Education n'a pas été en mesure d'honorer les engagements contenus dans le procès verbal du 31 décembre dernier. Le syndicat de Sadek Dziri en veut pour preuve la requête de ce même ministère, qui a demandé un délai jusqu'à mars prochain pour concrétiser ses engagements antérieurs, ce qui a été jugé comme inacceptable par le syndicat, qui compte dès aujourd'hui organiser des sit-in devant les directions de l'éducation au niveau de toutes les wilayas. De son côté, le Snapest renoue avec la contestation pour trois jours consécutifs. Son coordonateur national appelait hier, à l'ouverture de négociations et non pas à un dialogue stérile. Pour Meziane Meriane, il serait temps que les syndicats du secteur aient la possibilité de défendre leurs intérêts directement avec la Fonction publique et le ministère des Finances, puisque leur tutelle n'a pas été en mesure de plaider leur cause lors de la finalisation du statut particulier. Le coordonateur du Snapest rappelait également que les syndicats sont contraints de recourir à la grève puisque les marches sont interdites à Alger et que les sit-in sont systématiquement réprimés. Le palier du secondaire où la grève est déjà largement suivie risque la paralysie avec l'adhésion dès demain des professeurs du Cnapest, au mouvement.