Seule la forme de l'annonce de la candidature de Bouteflika constitue une surprise pour le Front du changement. Une façon qui «mine l'avenir de l'Algérie». Rym Nasri - Alger (Le Soir) - «L'annonce de candidature de Bouteflika par le Premier ministre et président de la Commission nationale d'organisation de l'élection présidentielle, porte un coup à la crédibilité du scrutin», a affirmé le président du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, hier à Alger. Pour lui, ce n'est pas aux officiels ni à la Présidence de faire l'annonce de la candidature de Bouteflika. Une annonce qu'il qualifie d'ailleurs, de «candidature par procuration». Il s'interroge pourquoi ne pas avoir laissé le concerné annoncer sa candidature lui-même, ou se contenter de la lettre d'intention de candidature qui, elle-même, est une annonce. «La candidature de Bouteflika de cette façon mine l'avenir de notre pays. L'avenir n'est pas clair et fait peur», a-t-il ajouté. Le président du Front du changement souligne aussi une autre incohérence. Il évoque une «campagne électorale» avec des photos et clichés en noir et blanc. «Nous connaissons le passé du président de la République. On ne peut pas faire une campagne avec le passé. Comment construire l'avenir avec du noir et blanc. C'est impossible ! ». Abdelmadjid Menasra est formel. Doutant fort de l'état de santé de Bouteflika et de ses capacités à diriger le pays, il s'interroge : «Si le président n'est pas malade, il est où alors ?» La candidature de Bouteflika est par procuration et sa campagne électorale le sera aussi. «On peut, peut-être, imposer au peuple une candidature et une campagne électorale par procuration mais on ne peut pas lui imposer une gestion de l'Etat par intérim», dit-il. Par ailleurs, l'intervenant affirme que le Front du changement est concerné par les présidentielles du 17 avril 2014. D'où l'exclusion du choix du boycott. «Nous voulons que ces élections soient une chance de salut et non pas une chance de crise. Notre parti va vers un candidat consensuel », précise-t-il . Dans le cas où sa formation politique ne trouve pas un candidat consensuel, «le bulletin blanc sera notre dernier recours», dit-il.