Par H. Belkadi Nous allons faire cette semaine un voyage des plus exaltants dans la région mystérieuse du Sud algérien pour y découvrir, non pas un plat typique de cette partie envoûtante de l'Algérie profonde, mais plutôt une tradition ancestrale et millénaire. Il s'agit du rituel de la préparation du thé, cette boisson mythique la plus consommée au monde. Le mot «thé» viendrait du malais «têh» ou du chinois «té». Il est cependant originaire des régions montagneuses situées entre la Chine et l'Inde. Ce breuvage magique a été consommé au début de notre ère par les Chinois qui en ont fait leur boisson quotidienne, puis, il aurait été introduit en Europe au XIVe siècle puis se serait répandu dans les autres parties du monde. Le thé est une plante qui pousse facilement, et il en existe deux grandes espèces, réparties en quatre catégories : le thé blanc, le thé vert, le thé «wolong» et le thé noir. Le thé noir fait partie de la culture anglaise au même titre que le thé vert en Chine, et c'est en 1600 que l'épouse du roi Charles II introduit cette merveilleuse boisson au palais de Buckingham. Depuis ce temps, le thé noir est un élément essentiel de la vie des Britanniques, et l'on dit que la première chose que la reine d'Angleterre fait chaque jour est de boire une tasse de thé noir. Comme le prix du thé noir est devenu plus abordable, boire une tasse de thé le matin et l'après-midi devint rapidement très populaire à tous les niveaux de la société britannique. En Algérie, c'est le thé vert qui est le plus consommé et dans le Sud algérien, c'est l'homme qui prépare cette boisson mythique dans la pièce où l'on reçoit les invités, et c'est alors que commence le rituel auquel s'adonne le maître de maison muni de ses théières (car il lui en faut deux). Tout en préparant le thé, il nous explique chaque étape et nous dit que pour réussir un bon thé, il faut veiller à mettre la menthe lorsque le thé est fin prêt pour qu'elle ne brûle pas et garde toute sa teneur. Il nous met en garde de ne pas trop rincer le thé car il perdrait de sa force et deviendrait fade. Lorsque le thé est cuit, il commence à fabriquer cette fameuse mousse en transvasant le liquide d'une théière à une autre. Il explique que cette mousse doit remplir presque la moitié du verre de thé, et c'est elle qui fait toute la saveur de ce breuvage magique. Enfin, il nous invite à mettre la main à la pâte en nous reléguant ses ustensiles et nous demande d'essayer de l'aider à le préparer. C'est tout l'honneur qu'un hôte peut faire à ses invités. Thé du Sud algérien, la recette : . Remplir deux petits verres et 1/2 de thé vert. . Faire bouillir environ 10 minutes dans 250 ml d'eau dans la première théière. . Mettre 4 petits verres de sucre dans la deuxième théière. . Mélanger en transvasant d'une théière à l'autre et en levant haut jusqu'à ce qu'une mousse se forme. . Ajouter de la menthe fraîche hors feu . Servir le premier thé, fort et amer comme la vie ! . Remplir à nouveau la première théière de 250 ml d'eau (en conservant le thé déjà utilisé) . Faire bouillir environ 10 minutes. . Ajouter quelques feuilles de menthe fraîche, voire des clous de girofle, de la lavande, ou du poivre ! . Continuer à faire bouillir pendant 2 minutes. . Ajouter deux verres de sucre dans la deuxième théière. Bien mélanger pour faire mousser. Servir le deuxième thé, doux et sucré comme l'amour ! . Remplir à nouveau la théière de 250 ml d'eau (en conservant toujours le thé). . Faire bouillir pendant environ 5 minutes. . Préparer deux verres de sucre dans la deuxième théière. . Mélanger pour faire mousser. Servir le troisième thé, suave comme