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L'entretien de la semaine
Ghania I., Les vœux d'une grand-mère pour ses petites-filles : «La femme ne peut s'épanouir sans moyens»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 03 - 2014

Le 8 Mars ! La journée internationale de la femme s'apparente en Algérie à une demi-journée de liberté pour des milliers de femmes : roses à la main, bien habillées et courant quelques concerts produits durant cette demi-journée. C'est ce regard que porte Ghania I., grand-mère, sur cette journée de lutte pour ses droits. Un regard amer pour celle qui a vu des générations de femmes se battre pour avoir un statut. Dans cette interview, elle explique sa vision des choses, ses regrets et surtout ses espoirs pour ses petites-filles, femmes de demain.
Soirmagazine : A plus de soixante ans, vous faites partie de la première génération post-indépendance.
Quel regard portez-vous sur la situation de la femme ?
Ghania I. : C'est une question assez particulière et je vous répondrais selon l'environnement dans lequel j'ai évolué et les femmes qui font partie de mon entourage. Je dirais que notre génération a été prise entre deux entailles. D'un côté, des parents qui voulaient coûte que coûte nous imposer une vision de la société qui était ancestrale, et de l'autre, nous avions une autre façon de voir et d'appréhender les choses. Nous rêvions de travailler, de choisir notre époux et notre façon de vivre.
Les parents ne l'entendaient vraiment pas de cette oreille. Ils étaient très orgueilleux et ne pouvaient penser un seul instant à laisser leurs filles choisir. Il y en a quand même qui ont réussi à faire avancer les choses à leur avantage, mais à quel prix ! Elles étaient soit marginalisées soit écartées de la famille. C'était très dur d'affirmer ses choix et de pouvoir les assumer jusqu'au bout. Celles qui ont pu mener une vie qui leur convenait réellement devaient avoir absolument l'appui de leur époux. 30 ans après, les filles poursuivent leurs études supérieures de façon très normale.
Il s'agit même d'une évidence de poursuivre son cursus universitaire dans le cas où elles décrochent leur baccalauréat. Et même si elles n'atteignent pas ce niveau d'études, elles ont l'opportunité d'apprendre un métier, cela était exclu à notre époque.
La plupart des femmes de notre génération ont été mariées à 17 ou 18 ans même si elles avaient décroché leur baccalauréat. Cela est la même chose pour le travail.
Pour une femme, actuellement, être autonome financièrement est une évidence. C'est loin d'être le cas à notre époque.
Donc, vous posez un regard positif sur l'évolution de la situation de la femme...
Oui, mais dans une certaine mesure. Même si elles donnent l'apparence d'avoir des acquis, elles restent fragiles, et la situation peut basculer en quelques secondes ou selon la volonté du tuteur. Cela, hélas, n'a pas changé. Je peux dire, également, qu'il me semble que les hommes sont moins respectueux. Je dirais plutôt qu'ils montrent leur machisme de façon systématique et surtout lorsqu'une femme réussit.
Je pense que c'est une question d'éducation. De ce côté, j'ai bon espoir. J'espère que la prochaine génération d'hommes aura réellement accepté et assimilé que la femme puisse réussir sa vie de façon autonome.
Cela veut dire qu'elle peut compléter son frère, son père et son mari de façon responsable.
Quel conseil donneriez-vous à vos filles et petites filles ?
Je leur dirai et répéterai ce que je leur ai appris dès leur enfance. C'est important de réussir dans leurs études et leur vie professionnelle, mais tout en ayant des valeurs et respectant autrui. Il s'agit avant tout des parents, des frères et sœurs et de leur entourage dans toutes les situations dans lesquelles elles évoluent. Mais il ne faut pas qu'elles se laissent écraser. Qu'elles sachent faire face aux situations avec intelligence et tact pour pouvoir s'imposer et pas autrement. Je leur dis aussi qu'il faut toujours regarder à long et non pas à court terme ; en somme, regarder plus loin que le bout de leur nez. Lorsque mes filles se sont mariées, j'ai été très claire : vous aidez et secondez vos époux dans toutes les situations. Ce qui prime est la vie de couple parce que ce n'est pas un jeu mais toujours sans se faire écraser. Lorsqu'un mari se rend compte que sa femme est là pour l'aider et non pas pour l'écraser, le couple ne pourra que bien fonctionner. Je donne l'impression d'idéaliser par ces paroles, mais je suis tout à fait consciente que ce n'est pas évident tous les jours d'allier travail, ménage et maison.
Pourquoi, selon vous, ce n'est pas évident ?
Je vois mes filles et les femmes en général. Elles ont un environnement familial favorable pour qu'elles puissent s'épanouir dans le travail. Mais les infrastructures ne suivent pas : moyens de transport obsolètes, embouteillage, des crèches au nombre réduit, des cantines inexistantes dans les établissements scolaires, nourrices inexpérimentées... C'est pour cela que ce n'est pas évident. C'est vraiment dommage et désolant.
Que représente pour vous le 8 Mars ?
Pas grand-chose. Cela n'a jamais réellement représenté une date importante. Je sais que c'est la Journée internationale de la femme, sans plus. Le combat des femmes en Algérie s'est fait de façon très sporadique, sans avoir un objectif politique clair. Mais la femme, chacune à sa façon, a pu faire avancer sa cause et de facto la situation de plusieurs autres femmes. Maintenant, le 8 Mars est considéré comme une demi-journée libre pour les femmes qui peuvent aller écouter un concert une fleur à la main. Je dirais aussi que c'est nouveau et récent peut-être que les femmes de demain réfléchiront à avancer leur cause de façon commune. Je l'espère pour mes petites-filles surtout, elles me paraissent encore plus intelligentes, plus pétillantes et plus sûres d'elles que mes filles et moi-même. Je l'espère non seulement pour elles, mais pour les hommes et donc pour toute la société algérienne.


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