Depuis une semaine, c'est la reprise scolaire après une quinzaine de jours de repos. Mais avant cela, la séance de remise des bulletins a été pour quelques élèves et leurs parents une rude épreuve. Joie pour les uns, déception pour les autres. Plus que leurs enfants, les parents ont, pour certains, été encore plus dépités. Comment ont-ils géré cette situation ? Et quelles sont les résolutions prises en cette occasion ? Samia, 40 ans, cadre dans une entreprise publique Déçue et troublée par les notes scolaires de ses enfants, notamment des plus brillants. «Ma cadette et mon plus petit ont d'habitude d'excellentes notes. Pour mon aîné, je suis habituée à ce qu'il soit moyen mais pour les autres, ce n'est pas le cas. Je peux vous dire qu'en regardant leurs bulletins, mes mains ont tremblé. J'étais prise d'un sentiment de culpabilité. Je me suis remise en question avant même de réprimander mes enfants.» C'est ainsi que s'est exprimée Samia, en allant récupérer le bulletin scolaire de ses enfants. Arrivée à la maison, elle réunit ses enfants. «Mes deux aînés sont au lycée, quant à mon petit dernier, il est en cinquième. Ils ont conscience de la responsabilité qu'ils ont dans la gestion de leur temps. En les réunissant, je voulais qu'ils voient ma déception et la confiance que j'ai en eux. Ma fille s'est tout de suite excusée et m'a promis de se concentrer pour le prochain trimestre, et je l'ai vue dès le lendemain commencer à réviser pour faire un bon retour sur les bancs de l'école. Cela m'a rassurée», raconte-t-elle. Pour les garçons, cela a été une autre paire de manches. «Mon aîné s'est contenté de se taire. J'ai décidé de prendre sur moi pour ne pas commencer à crier. Mais dans mon for intérieur, j'avais décidé de lui confisquer son portable durant les vacances scolaires pour qu'il réalise que j'étais vraiment mécontente. J'espère que cela lui servira de leçon. Je vais voir. Pour mon petit dernier, c'est plus simple. Je surveillerai le temps qu'il passera à naviguer sur internet et à jouer, et je ferai en sorte qu'il révise régulièrement. Somme toute, moins d'internet et de jeux.» Un dialogue et des résolutions que Samia espère donneront des résultats positifs dès le prochain trimestre. Rafika, cadre supérieure, maman d'une petite fille Pour sa fille unique, Rafika se permet tous les espoirs d'une vie scolaire brillante et pleine de réussite. Pour sa troisième année au primaire, elle s'attendait à des félicitations. Elle a été déçue dès son entrée dans l'établissement scolaire. «D'habitude, ses enseignants sont chaleureux avec moi. Cette fois-ci, c'est à peine s'ils m'ont parlé. Ce n'est qu'en regardant de plus près ses notes que je me suis rendu compte de la catastrophe», raconte Rafika. Elle apprendra plus tard par son enseignante que sa fille est devenue «rêveuse». «Cela m'a fait beaucoup de mal parce que je n'ai pas été réaliste. Je ne l'ai pas vue. J'ai fait plusieurs déplacements dans le cadre de mon travail, et le temps est passé très vite. Mon mari, lui, n'a pas de patience avec les enfants. Donc, le suivi scolaire de Mounia, c'est moi qui le gère. En plus des révisions, des cours réguliers à la maison, je prendrai le soin de me rendre à son établissement tous les quinze jours pour m'enquérir de son niveau d'assiduité», a décidé Rafika. Interrogée par rapport à sa réaction durant les vacances scolaires, elle dira : «Pour ce qui est de Mounia, je vais la gronder, lui expliquer combien c'est important de bien travailler à l'école. Je lui dirai aussi que je suis triste qu'elle n'ait pas pu obtenir de bons résultats. Mais sans plus, je ne veux pas qu'elle le vive comme un drame. Je n'irai pas jusqu'à la priver de ses jouets ou d'autre chose. Je ne vais pas la bouder non plus pendant plusieurs jours. Je vais voir le prochain trimestre et j'aviserai.» Mustapaha, cadre Pour Mustapha, le suivi scolaire tient à un seul mot : la rigueur. «Pour moi, c'est très simple, celui qui travaille bien est récompensé, celui qui n'a pas été rigoureux à l'école et a eu de mauvais résultats, sera puni. Je ne vois pas une autre façon de faire parce que j'ai essayé les boutades, les privations, mais cela n'a pas marché. Pour moi, c'est la politique de la carotte et du bâton. Mes deux garçons sont au CEM maintenant. Je veux qu'ils comprennent que je ne plaisante pas avec les études. Donc, je suis intransigeant à ce sujet. Leur maman les aide dans leurs révisions ; je le fais aussi de temps en temps. Mais s'il y a mauvaise note ou mauvais comportement, je ne rigole pas», soutient Mustapha. Quant à la punition, elle varie : «Je peux ne pas lui parler pendant plusieurs jours ou encore le priver de jeux ou d'internet. Je peux aussi crier longtemps. Nous avons été élevés de la même manière et nous avons réussi dans notre vie. Mon autorité doit être prouvée à chaque fois, surtout lorsqu'il s'agit de leur scolarité.» Mais contrairement à ses parents, Mustapha récompense les bons résultats. «Mes parents nous blâmaient uniquement lorsque nous avons mal travaillé et lorsque nous travaillons bien, ils nous félicitaient timidement. La réussite pour eux était normale, cela allait de soi. Je ne partage pas, par contre, ce point de vue. Moi, en revanche, si l'un de mes enfants ou les deux ont fait un bon trimestre, ils ont droit à une semaine de vacances inoubliables entre sortie pour déjeuner, aire de jeux, nouveaux vêtements et nouvelles consoles ; je les gâte vraiment. Pour l'instant, cela fonctionne bien, j'espère que cela continuera jusqu'à ce qu'ils obtiennent leur baccalauréat.»