C'est un véritable réquisitoire contre l'actuel pouvoir et le Président-sortant Bouteflika que Moussa Touati a développé ce lundi à Bouira, au niveau de la salle des conférences de la maison de jeunes Mohamed Issiakhem, devant une assistance évaluée à près de 300 personnes. Visiblement très déçu par l'état actuel du pays et le sort qui en est réservé au peuple, le candidat du FNA n'a pas mâché ses mots pour dire tout le mal qu'il pense de ce régime en place et du premier personnage qui l'incarne, le président Bouteflika. Un Président-candidat par procuration qui, par la voie de ses soutiens, «et toute honte bue, évoque des engagements quant à la restitution des biens mal acquis». «Mais, qu'est-ce que vous avez fait durant les trois derniers mandats si ce n'est justement la spoliation de ce peuple et de ses richesses», tonnera Moussa Touati, qui appelle à une mobilisation générale pour faire barrage à un 4e mandat, un mandat de trop qui profitera uniquement à ceux qui se sont enrichis sur le dos du peuple, pendant que ce dernier s'appauvrissait.Le président du FNA insistera beaucoup sur la nécessité de restituer la parole au peuple, dans le cadre d'un véritable «Etat de droit et d'équité», le slogan de sa campagne, que celui-ci explique par le principe d'égalité devant la loi pour tous, gouvernants et gouvernés, avec en sus, la levée de l'immunité juridique pour les cadres et les hauts fonctionnaires de l'Etat afin que ceux-ci soient, tout autant que le simple citoyen, justiciables. L'orateur a également promis l'instauration d'une éthique politique, une protection sociale pour les chômeurs et les démunis, une véritable prise en charge des jeunes, une meilleure prise en charge pour tamazight pour laquelle il promet d'abord une Académie dans laquelle siègeront des pédagogues et des chercheurs afin de faire de cette langue, une langue vivante à enseigner depuis le primaire jusqu'à l'université, etc. Le candidat à la présidentielle du 17 avril prochain n'a pas manqué de fustiger les tenants de l'actuel pouvoir qui menacent le citoyen d'un chaos total au cas où ils venaient à être délogés, en leur disant «mais qu'avez-vous fait pour ce peuple afin qu'aujourd'hui il votera pour vous ?» Et l'orateur de répondre, par la dilapidation des biens et des richesses du pays à commencer par le pétrole et l'or, cette politique économique rentière qui a rendu le peuple incapable de se prendre en charge. Enfin, et après avoir rappelé à plusieurs reprises durant son intervention, le principal salut de l'Algérie, à savoir lorsque la parole sera rendue à ce peuple, lorsque ce peuple sera seul souverain, l'orateur plaidera pour un vote massif, en critiquant au passage les partisans du boycott qui fera l'affaire du pouvoir en place, en disant pour que l'Algérie reprenne sa destinée entre ses mains, le peuple doit voter massivement le 17 avril contre le candidat du pouvoir en place. «Le peuple doit infliger un véritable carton rouge à ce pouvoir», dira-t-il, sous une salve d'applaudissements avant de terminer par cette phrase : «Il faut s'éveiller, nous n'avons pas de pays de rechange».