Ils n'étaient, certes, pas aussi nombreux que lors de leurs précédents rassemblements, mais la flamme de la contestation demeure toujours aussi vive chez les étudiants du Mouvement de protestation de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou. Hier encore, ils se sont donc retrouvés à l'entrée du campus principal de Hasnaoua pour scander leur rejet, et du système et du 4e mandat de Bouteflika. Rassemblement moins imposant que les précédents, c'est certain, mais cela n'a pas empêché les services de sécurité de se déployer en effectifs imposants aux alentours immédiats du campus jusqu'au boulevard du CHU. Un étalage de force qui avait de quoi surprendre eu égard à l'ampleur, pourtant, plus ou moins modeste du mouvement. Selon toute vraisemblance, les autorités de la ville de Tizi-Ouzou craignaient surtout que, comme cela avait été le cas la veille à Béjaïa, le rassemblement se transforme en marche. Ce que ne semblaient pas vouloir tolérer les pouvoirs publics. En tous les cas, le rassemblement s'est tenu dans une ambiance bon enfant, et rien ne semblait près de rebuter ses initiateurs, ni l'encadrement policier ni la désaffection des rangs des contestataires. Près de deux heures durant, les quelques dizaines d'étudiants qui se sont rassemblés devant le portail de l'université s'en sont pris à Bouteflika, et le système qu'il illustre, à travers les habituels slogans et banderoles déployées. Les étudiants lèveront le camp vers midi tout en promettant de revenir à la charge «même après l'élection présidentielle».