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Enquête-Témoignages
Thésauriser, une obsession
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 04 - 2014

Telles de petites fourmis qui accumulent des montagnes de provisions, certaines personnes ne pensent qu'à épargner leurs deniers. A peine le moindre kopeck gagné, ne voilà-t-il pas qu'elles se précipitent à la banque pour tout planquer bien au chaud. Avoir un compte bancaire blindé, c'est une sorte de Nirvana pour ces épargnants et épargnantes d'un nouveau genre.
«Thésauriser est fait de vilain.» Dixit François Rabelais. Les gens qui accumulent leur argent, sans jamais en dépenser le moindre centime, ne sont pas en odeur de sainteté dans notre société, à en croire les témoignages recueillis.
Sabah, 45 ans, enseignante
Sabah n'a jamais eu le moindre centime d'économie. Elle profite de sa paye et ne prévoit jamais de bas de laine où cacher quelques billets. Sa philosophie : la vie peut s'arrêter à n'importe quel instant ! Elle nous parle de son oncle qui a passé toute son existence à cumuler des fortunes et dont les enfants se sont déchirés pour se partager le pactole après son décès. «Je reste marquée par son histoire. Il avait plusieurs biens immobiliers et des terres qu'il faisait fructifier. Il était riche, mais cela ne se voyait guère. Il n'a jamais fait profiter ses enfants de toute cette manne. Mon défunt oncle était misérablement vêtu, mangeait rarement de la viande et n'est jamais allé en vacances. Il était atteint d'un drôle de syndrome. Sa lubie était de planquer tous ses gains à la banque. Avoir beaucoup d'argent le rassurait. J'ignore ce qu'il avait l'intention de faire de tout ce fric, mais une chose est sûre, il n'en a pas profité. Un foudroyant cancer l'a précipité dans la tombe. Passé le quarantième jour, ses enfants ont engagé un bras de fer pour se partager les richesses. Comme il n'avait pas partagé sa fortune avant sa mort entre ses enfants, ils se sont bouffé le nez. La justice s'en est mêlée. Effet papillon : frères et sœurs ne s'adressent plus la parole.
Non seulement mon oncle n'a pas profité de son argent de son vivant, mais en plus, il a laissé une bombe à retardement. A l'heure qu'il est, il doit se retourner dans sa tombe. Un exemple à méditer !».
Fatiha, 54 ans, propriétaire d'un salon de coiffure
Fatiha avoue être obsédée par l'argent. Elle en dépense juste un peu et épargne le reste sur un compte bancaire : «Je suis issue d'un milieu pauvre, j'ai manqué de beaucoup de choses sur le plan matériel durant mon enfance. Ensuite, j'ai travaillé comme une forcenée afin de m'offrir une situation confortable. Aujourd'hui, je possède mon propre salon de coiffure, une affaire qui tourne bien, mais j'ai toujours un problème avec mes gains. J'ai peur de dépenser mon argent par peur d'en manquer et de revivre mes jeunes années de privations. Le fait d'aller à la banque, demander un relevé pour vérifier le montant de mes économies me rassure énormément. J'avoue me priver de beaucoup de choses.
J'en arrive même à être chiche avec mes deux enfants qui me le reprochent souvent. C'est vraiment un comportement que je ne m'explique pas», reconnaît Fatiha : «C'est plus fort que moi».
Mourad, 57 ans
Pour cumuler des richesses, d'autres ne thésaurisent pas mais ont recours à une autre méthode, comme nous l'apprend Mourad : «Je considère qu'épargner son argent à la banque n'est pas une bonne idée. Personnellement, depuis une quinzaine d'années, j'utilise un autre moyen pour faire fructifier mes deniers. J'achète des bijoux en or. Le prix de ce métal précieux ne cesse de grimper alors que le dinar est en constante dévaluation. Je peux vous dire que j'ai engrangé d'énormes profits grâce à ce système. J'achète aussi des devises notamment des euros que je revends lorsque le taux grimpe», nous révèle ce businessman.
Fatima, 51 ans
N'évoquez jamais les mots banque, économiser, ou épargner devant Fatima sous peine de la voir sortir de ses gonds. «Ma pauvre mère avait la fâcheuse manie de planquer tout son argent sans en profiter. A sa mort, nous avons découvert un important pactole au fond de son armoire. Mes sœurs et moi avons beaucoup pleuré. Maman ne s'est jamais fait plaisir. Elle portait toujours la même «djelaba», ne s'autorisait aucune gourmandise et se plaignait continuellement de ne pas pouvoir mâcher la nourriture convenablement à cause d'une dentition défectueuse. Cet argent aurait pu lui servir à avoir une vie confortable. La vie n'est pas éternelle, et l'humain à tendance à l'oublier malheureusement», regrette Fatima. Accumuler, économiser, épargner, cacher est-ce toujours une bonne idée ? Et si garder une poire pour la soif n'était qu'un leurre puisque la vie n'est pas éternelle ? Et comme l'écrivait le poète français Léon-Paul Fargue (1876-1947) : «L'intelligence qui vit d'elle-même thésaurise, elle dessèche comme l'avarice». A méditer !


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