Alors qu'un sit-in devait avoir lieu devant le siège de la wilaya d'Oran, hier dans la matinée, le front du boycott constitué de partis politiques, a pris la décision de l'annuler, afin d'éviter, nous dit-on, tout débordement ou mauvaise interprétation du geste. A la place, a eu lieu un point de presse au siège du MSP. Quatre représentants de partis politiques ont pris part à cette rencontre, à savoir le RCD, le MSP, le Front de la justice et du progrès et le parti Jil Jadid. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) Tous les intervenants s'accordent à saluer l'évolution des mentalités dans la sphère politique qui a permis leur regroupement dans ce front. «Nul n'aurait pu imaginer en 1991 que le RCD par exemple soit à la même table que des partis islamistes et aujourd'hui grâce à l'entente et le partage des idées, cela est possible», dira le représentant du RCD à Oran, Aït Rahman. Le choix du boycott est motivé, diront les intervenants, par ce constat que le déroulement du scrutin n'est pas crédible. «Notre but au sein de ce front du boycott est celui de transmettre aux Algériens que cela ne sert à rien d'aller voter, la fraude sera au rendez-vous», dira le représentant de Jil Jadid, M. Abdelkader Sarrar. Pour M. Lahmar Lakhdar, du parti du Front de la justice et du progrès, la scène politique connaît trois types de partis politiques, «il y a ceux que représentent Benflis, Touati, Louisa Hanoune, qui œuvrent pour être élu président. Il y a ceux qui ont été agréés uniquement comme des partis politiques "prêt-à-porter" que l'Etat fait ressortir à chaque échéance pour servir ses intérêts. Et il y a nous les partis qui appelons au boycott car nous sommes convaincus qu'il y aura cette fois encore de la fraude, que l'on participe ou pas, le pouvoir fera passer son candidat coûte que coûte». Pour ces partis de l'opposition réunis autour du boycott de l'élection présidentielle, ce choix est un moyen de faire pression sur l'Etat et œuvrent à délégitimer ce scrutin, «le boycott est un comportement civilisé», insistent les animateurs de cette conférence de presse. Convaincu que ces élections vont aggraver la situation en Algérie, le représentant du MSP, Aït Yala, s'est dit convaincu de sa décision de ne pas voter et qu'il exhortera son entourage qui lui fait confiance à en faire de même, mais le tout doit se faire de manière pacifique, précise-t-il. Questionné sur la présence de Ali Belhadj lors du rassemblement organisé à Alger par le front du boycott, ce dernier dira que dans tout travail populaire il y a dit-il «les aléas du direct», «En plus Ali Belhadj assiste à toutes sortes de rencontres». Le représentant du RCD a pour sa part pris la parole à ce sujet en déclarant «les mentalités ont évolué, avant la démocratie était haram (péché) et aujourd'hui même Ali Belhadj parle de démocratie !». Le front du boycott à Oran compte suivre de près le déroulement des élections et projette de poursuivre l'action au-delà du 17 avril en espérant que d'autres partis politiques les rejoignent.