Par Maâmar Farah Cette police qui peine à arrêter l'effusion de sang et la banqueroute à Ghardaïa, devient subitement efficace quand il s'agit d'empêcher un sit-in pacifique de quelques militants de «Barakat». Pourtant, nous pensions que la leçon a été bien apprise puisque les dernières sorties des protestataires, tolérées malgré une forte présence des hommes en bleu, s'étaient déroulées dans le calme. Mais c'est oublier que les dictateurs ne retiennent jamais la leçon. A écouter les discours des représentants de Tab Djenanou, j'ai l'impression d'entendre Gueddafi, Moubarak ou Ben Ali ! Tout y est : de la diabolisation des mouvements qui aspirent à la liberté et la démocratie aux menaces et insultes ! Je ne crois pas que le peuple algérien veuille installer le chaos dans son pays et les risques de dérapage sont minimes. L'impérialisme n'a aucun avantage à déstabiliser un pouvoir qui lui est acquis. Par contre, ce sont les discours de la haine émanant de cette brochette de serviteurs zélés du Raïs à vie ainsi que la répression à répétition qui peuvent enflammer la situation. Et si vous y ajoutez les mauvaises blagues de Sellal, les délires de Saâdani et les offenses de Benyounès, alors là, pas de doute : tout devient possible !