Un éphémère ancien Premier ministre malien, Modibo Keïta, a été nommé «haut représentant » du président Ibrahim Boubacar Keïta «pour le dialogue inclusif inter-malien», en particulier avec la rébellion touareg du Nord, selon un communiqué officiel publié hier à Bamako. «Le président de la République a informé le Conseil des ministres de la nomination de monsieur Modibo Keïta en qualité de haut représentant du chef de l'Etat pour le dialogue inclusif inter-malien», stipule ce communiqué. Modibo Keïta, homonyme du premier président du Mali indépendant de 1960 à 1968, a été Premier ministre pendant quelques mois en 2002. Après avoir occupé divers postes ministériels, il avait été nommé chef du gouvernement par le président Amadou Toumani Touré (ATT) qui venait d'être élu pour un premier mandat. Selon le président Ibrahim Boubacar Keïta, Modibo Keïta est un homme reconnu «pour sa rigueur et son honnêteté». Il aura la lourde tâche de mener des négociations formelles avec les groupes armés du nord du pays, dont la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le MNLA avait lancé en janvier 2012 une rébellion dans le nord du Mali ayant contribué à la déstabilisation du pays qui a peu après connu un coup d'Etat militaire contre le régime du président ATT et une occupation du Nord par des groupes djihadistes pendant neuf mois en 2012. Ces groupes ont partiellement été chassés du nord du Mali par une intervention armée internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France et toujours en cours. Début avril, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian avait estimé que le processus de réconciliation nationale n'était pas assez rapide au Mali. Les négociations que va entreprendre Modibo Keïta, théoriquement en concertation avec le ministre malien de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidy Mohamed, un Arabe natif de Tombouctou (nord-ouest du Mali), ont pour objectif d'aboutir à un accord de paix définitif. Selon un accord de paix préliminaire signé en juin 2013 à Ouagadougou, ces négociations doivent avoir lieu avec les représentants de toutes les communautés du nord du pays, y compris les mouvements armés, à l'exception des groupes djihadistes et de ceux qui prônent la partition du Mali. Le MNLA, qui après le lancement de son offensive en 2012 avait unilatéralement proclamé l'indépendance du nord du Mali qu'il appelle l'Azawad, y avait ensuite renoncé, mais il continue à réclamer une forme d'autonomie pour cette région.