Le président malien élu, Ibrahim Boubacar Keïta, qui a prêté serment hier, a déclaré que la réconciliation nationale était la «priorité la plus pressante» de son mandat de cinq ans. «La réconciliation nationale demeure la priorité la plus pressante », a déclaré M.Keïta, 68 ans, dans un discours prononcé peu après avoir été installé dans ses fonctions par la Cour suprême à Bamako. «Je veux réconcilier les cœurs et les esprits, rétablir une vraie fraternité entre nous afin que chacun dans sa différence puisse jouer harmonieusement sa partition dans la symphonie nationale. Je veux rassembler toutes les composantes et toutes les générations de la société malienne», a-t-il lancé. Le pays a connu une crise qui a débuté en janvier 2012 dans le Nord par une offensive de rebelles touareg, supplantés rapidement par des groupes armés liés à Al-Qaïda qui ont pris le contrôle de cette vaste région, juste après un coup d'Etat militaire qui, le 22 mars 2012, a renversé le président Amadou Toumani Touré. «Dès demain, nous enclencherons les actions appropriées pour forger des solutions robustes en vue d'une paix durable, afin que nous sortions définitivement de la répétition cyclique des crises dans le nord de notre pays», a encore affirmé Ibrahim Boubacar Keïta. Il s'est également engagé à lutter contre la corruption, l'enrichissement illicite, l'impunité, mais aussi à bâtir «avec le concours de tous un Etat fort et impartial». La passation des pouvoirs entre M.Keïta et le président par intérim Dioncounda Traoré a eu lieu au palais présidentiel à Koulouba. Mais son investiture comprend un deuxième volet avec une cérémonie prévue le 19 septembre en présence de plusieurs chefs d'Etat à Bamako.