Le prix de cession de Djezzy est «juste», assure le directeur général du Trésor, Fayçal Tadinit, selon lequel l'acquisition de 51% par le Fonds national de l'investissement permet de suspendre l'arbitrage international initié par Global Telecom Holding contre l'Etat algérien. Dans un entretien accordé, hier, au quotidien arabophone El Khabar, le directeur général du Trésor, Fayçal Tadinit s'est exprimé sur l'acquisition par le Fonds national de l'investissement (FNI) de 51% du capital de la société de téléphonie mobile Orascom Télécom Algérie (OTADjezzy). Une acquisition entérinée par l'accord conclu le 18 avril dernier par le FNI avec la holding russo-norvégienne Vimpelcom et la société internationale des télécommunication GTH (Global Telecom Holding, anciennement Holding Orascom Télécom). Selon le DG du Trésor, le prix de cession de Djezzy, soit 2,643 milliards de dollars, est un prix «juste» pour les deux parties. Déterminé suite aux évaluations effectuées par les deux parties, ce prix représente 5,6 fois l'Ebidta (revenus avant soustraction des intérêts, impôts, dotations aux amortissements et provisions sur immobilisations) de l'entreprise. Ce qui correspond, explicitera Fayçal Tadinit, «aux multiplications adoptées dans le secteur et qui vont de 5,3 à 8,0 x Ebidta. Nous nous situons à un niveau bas de la fourchette». Le prix négocié est un prix «bon», argue le DG du Trésor qui constate qu'il permet à OTA de distribuer un gain d'une valeur de 1,862 milliard de dollars à GTH, soit le net des résultats non distribués depuis 2009 par OTA. Toutefois, le transfert de ces montants ne sera autorisé qu'après paiement par OTA de l'amende due au Trésor, «ce qui avoisine 1,300 milliard de dollars», selon lui. Comme Fayçal Tadinit précise que «conformément à la loi algérienne, la value générée par la cession par la GTH et les bénéfices qu'elle percevra, sont naturellement soumises aux droits et taxes en vigueur en Algérie». Ainsi, les «montants nets transférables, en ce qui concerne la value de la cession et des bénéfices, sont estimés à 2,3 milliards de dollars et 1,6 milliard de dollars», indique-t-il. Auparavant, le Dg du Trésor avait indiqué que les négociations, entamées effectivement et de manière volontaire par les deux parties depuis octobre 2011, ponctuées le 7 janvier 2012 d'un mémorandum d'entente, ont été «longues» et «difficiles aussi». Ce que Fayçal Tadinit explique par «l'importance de cette opération» (l'opération d'acquisition). Et ce qui a accru la difficulté, les conditions d'arbitrage auquel a recouru la GTH. Toutefois, «le professionnalisme et la bonne volonté dont ont fait preuve les deux parties ont permis de surmonter les contraintes», relève-t-il. Explicitant ces «difficultés», il note «l'existence de longues négociations entre Cevital et Vimpelcom, sans la participation de la partie algérenne, concernant le sort du pacte d'actionnaires entre Cevital et GTH». Ce faisant, l'annulation de ce pacte d'actionnaires est «nécessaire» dans le cadre de la concrétisation de l'accord entre le FNI et Vimpelcom/GTH, relève M. Tadinit, tout en indiquant que Cevital et Vimpelcom ont «réglé» cette question. Voire, les négociations sont passées par des «moments durs», observe-t-il, évoquant les procédures d'arbitrage international initié par OTA contre l'Etat en date du 12 avril 2012, ainsi que l'offre publique d'achat soumise par Altimo, l'actionnaire de référence de Vimpelcom, pour l'ensemble des parts de GTH à la Bourse du Caire, en mars 2013. D'autre part, le DG du Trésor assure que l'acquisition par le FNI de Djezzy, une société rentable, leader du marché et aux capacités de croissance importantes, est bénéfique pour l'Algérie. «Ce que démontrent les résultats enregistrés par OTA en 2013», dira-t-il, se référant à la marge d'Ebidta qui égale 9% et «selon nos calculs, le taux de rendement d'investissement dépasse les 8%». Ainsi, «nous sommes optimistes, le FNI a acheté une participation rentable», assure l'interviewé qui argue que l'objectif de l'acquisition est de «développer davantage Djezzy qui est une société qui génère de l'emploi, dispose d'une expertise dans son métier et offre des services de haute valeur technologique». Autre avantage, «la conclusion de cet accord a permis de suspendre l'arbitrage international initié par GTH contre l'Etat algérien», indique M. Tadinit. «Ceci n'est point à négliger. L'Etat a pris toutes les mesures pour défendre ses intérêts», dirat- il. Cependant, l'«intérêt de l'accord du 18 avril dernier réside dans le fait qu'il a permis de suspendre cet arbitrage et de le clore définitivement lors de la concrétisation de la transaction», affirme le Dg du Trésor.