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Lettre de province
Presse-pouvoir : suspicion réciproque
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 05 - 2014


Par Boubakeur Hamidechi
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De temps à autre, il n'est pas inutile de parler de «soi» ou, du moins, de sa profession. D'ailleurs la presse s'y applique à le faire régulièrement à la veille de tous les 3 mai, avec tout de même un intérêt plus marqué, lorsque le rituel coïncide avec la saison d'une présidentielle. C'est justement le cas de l'an 2014 et d'une réinvestiture surréaliste ayant suscité un raffut sans pareil dont les conséquences pour la liberté de la presse risquent d'être très lourdes.
Dire, qu'en la circonstance, les journaux sont saisis de malaise est sûrement excessif. Néanmoins, ils ne s'attendent guère à ce que le régime politique s'amende de ses torts et de la stigmatisation qu'il avait exercée lors de la campagne. Le chapelet d'insultes et de menaces de certains VRP est encore présent dans les esprits. C'est dire que le contexte tendu, dans lequel va se dérouler la célébration ce samedi, indique bien que le futur proche ne sera pas serein pour cette corporation. Même s'il est vrai que la tyrannie stupide qui recourt habituellement à l'embastillement des journalistes a pris de l'âge et relève par conséquent de la pratique du passé, l'on ne peut exclure la probabilité qu'un arsenal de mesures de rétorsion sera mis en œuvre pour sanctionner les éditeurs.
Au moment où la presse indépendante s'apprête à boucler le quart de siècle de son existence, elle craint déjà de renouer avec ce genre de chantage. Souvent elle était parvenue à en surmonter les effets sauf que l'appareil d'Etat peut, à tout moment, être actionné dans ce sens pour «normaliser» au profit du pouvoir cette liberté de ton. C'est ce qui explique que la plupart des professionnels de ce secteur viennent en effet de poser en ces termes la question lors du récent forum d'El-Khabar(1).
Le contexte singulier de la situation politique impose de fait cette réflexion vitale. Car la systématisation du harcèlement de la presse fait toujours partie de la panoplie des leviers à travers lesquels il frappe les éditeurs. Il s'en est servi chaque fois qu'il a estimé nécessaire pour masquer les grandes turpitudes qui l'éclaboussent. En d'autres termes la presse écrite, non officielle, est mieux servie par l'expérience pour décréter aujourd'hui «l'état d'alerte» dans ses relations avec le pouvoir. Craignant à tout moment le bâillon, elle sera probablement contrainte de riposter différemment devant le risque des chausse-trappes qui ne tarderont pas à être semées. Le processus de sa culpabilisation s'inscrit évidemment dans la stratégie globale de la mise au pas de tous les foyers de l'opposition.
S'agissant notamment des journaux, le reproche courant se déclinera a priori sous la forme d'accusation au prétexte qu'il y a eu des «transgressions» déontologiques de certains écrits. Réactualisant le délit de la diffamation, la censure politique multipliera alors les procès en ce sens. L'encouragement tacite des plaignants visera alors à instaurer une sorte d'hygiène inquisitoire. Comme il se doit, dans de pareilles farces, les instances politiques joueront aux Ponce Pilate s'interdisant prétendument d'interférer dans les jugements rendus. Une tartuferie démocratique dont on sait qu'elle ne sera que le prologue à des curées plus amples. En changeant simplement de méthode, le régime garde cependant dans son viseur cette presse qui malgré les pressions, défend toujours sa liberté d'expression. C'était notamment le cas au cours des 12 mois cruciaux qui viennent de s'écouler. Entre le 28 avril 2013 avec le long épisode de l'hospitalisation au Val-de-Grâce et le 28 avril 2014 date de l'investiture incroyable d'un grand malade, la presse avait effectivement traité sous tous leurs aspects les conséquences d'une vacance du pouvoir. Non seulement elle était en droit de s'y intéresser en priorité mais elle avait le devoir impératif de relayer toutes les alertes qui parvenaient de la part de personnalités au-dessus de tout soupçon. Ce devoir d'informer qui est le sien a dû déplaire, irriter et même rendre agressive la camarilla du palais sauf que cette exigence dans l'information était nécessaire pour peu que l'on garde le sens de l'intérêt national. Ce n'était donc pas aux journalistes de recevoir des mises en garde mais bel et bien l'inverse. Ceux qui actuellement savourent du petit-lait après leur mauvaise cuisine politique, savent-ils qu'ils viennent de trahir l'Algérie au profit d'intérêts subjectifs ? Or les menaces d'un prochain bras de fer avec cette presse turbulente ne gommeront guère le souvenir pitoyable que l'opinion garde de ces 365 jours de mensonge d'Etat.
En un mot comme en mille, c'est à la presse de mettre en garde le pouvoir contre la dérive de trop qu'il agite. Car, en termes de transgression de l'éthique et de l'abus de contre-vérités, c'est à la presse d'établir l'acte d'accusation et pas l'inverse. Telle est la véritable morale d'un malentendu de fond qui n'est pas près d'être levé.


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