La Cour pénale de Tripoli a une nouvelle fois renvoyé dimanche le procès d'une quarantaine de dignitaires de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi en raison de l'absence de l'avocat de Seif al-Islam, le fils de l'ex-dirigeant. L'ex-chef des renseignements, Abdallah al-Senoussi, a comparu pour la première fois en présence de ses avocats, un Libyen et trois Tunisiens, désignés par sa famille. Les accusés sont poursuivis pour leur rôle dans la répression meurtrière de la révolte ayant mis fin au régime de Mouammar Kadhafi, tué en octobre 2011. Seif al-Islam, fils de l'ex-dirigeant libyen, a comparu pour la deuxième fois par vidéoconférence depuis la ville de Zenten (nord-ouest) où il est détenu depuis son arrestation en novembre 2011. Mais son avocat, commis d'office par la Cour, n'était pas présent à l'audience selon des avocats, et celle-ci a donc été renvoyée au 25 mai. Comme lors de la précédente audience du 27 avril, seuls 22 accusés sur 37 se sont présentés devant la cour de Tripoli, dont le dernier Premier ministre de Mouammar Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi. Huit accusés, dont Mansour Daw, ex-chef de la sécurité intérieure sous le régime Kadhafi, ont comparu par vidéoconférence depuis la ville de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, où ils sont détenus. Six autres accusés, tous emprisonnés, étaient absents à l'audience. Plus d'une dizaine de chefs d'accusation ont été retenus contre les accusés, inculpés en octobre notamment pour assassinats, pillages et sabotages, actes portant atteinte à l'union nationale, complicité dans l'incitation au viol et recrutement de mercenaires africains pour mater la rébellion. Seif al-Islam et M. Senoussi font l'objet de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre présumés lors de la révolte. Fin mai 2013, la CPI avait débouté les autorités libyennes de leur demande de juger devant les tribunaux libyens Seif al-Islam en raison des doutes sur la capacité de Tripoli à lui garantir un procès juste et équitable. La CPI a toutefois donné en octobre son feu vert à la Libye pour juger M. Senoussi. Des organisations de défense des droits de l'Homme comme Human Rights Watch ont exprimé leurs «préoccupations» concernant le procès, déplorant notamment «l'accès limité à des avocats et à des documents clés» de l'affaire.