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A FONDS PERDUS
Manama entre deux feux
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 05 - 2014


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Après avoir remis sur le droit chemin wahhabite le voisin qatari, Riyad s'attaque à un autre bastion des Frères musulmans, le Bahreïn. Ibrahim Al-Hatlani, écrivain et chercheur saoudien installé à Djeddah, revenait récemment sur l'embarras de Bahreïn à se départir de ses alliances avec le terrorisme, sous la pression internationale, notamment de ses plus proches voisins du Conseil de coopération des pays du Golfe(*). L'Arabie Saoudite a, la première, montré la voie de la nouvelle direction édictée par le retour des militaires au pouvoir en Egypte en déclarant comme organisation terroriste le mouvement des Frères musulmans. Bahreïn peine à concilier le rôle joué par l'organisation locale des Frères comme précieux soutien à la famille régnante des Al Khalifa en butte à une puissante opposition chiite et le rôle néfaste reconnu régionalement à cette même organisation. Toutefois, son ministère des Affaires étrangères a rendu publique le 27 mars 2014 une déclaration par laquelle il réserve des représailles à l'endroit des sujets du Royaume engagés dans des conflits extérieurs. Une mesure de nature à cesser le soutien politique et financier apporté à l'opposition syrienne dans sa lutte contre le régime de Bachar Al Assad. Un tel revirement fait suite à la liquidation de deux combattants bahreïnis membres des groupes armés islamistes qualifiés de «terroristes » par l'administration américaine. La position saoudienne à l'endroit de ses sujets qui combattent dans des pays étrangers est encore plus radicale : il leur est retiré la nationalité saoudienne s'ils ne regagnent pas leurs foyers dans les deux semaines qui suivent l'avertissement. Le communiqué de Manama intervient après une déclaration – relativement contradictoire – du ministre des Affaires étrangères de Bahreïn soutenant que son pays ne considérait pas les Frères de «Al Minbar Al islami» comme une organisation terroriste. A le croire, les Frères locaux sont attachés au respect du droit et n'attentent pas à la sécurité de l'Etat. Une distinction est, par ailleurs, établie entre les Frères comme mouvement international et leur démembrement local du «Minbar». Bien mieux, si l'on croit le chef de la diplomatie bahreïnie, les Frères ne doivent pas être perçus comme une organisation internationale mais comme des partis d'obédience locale soumis au droit national. A Bahreïn, ils sont partie prenante du pouvoir, avec des députés au Parlement depuis 2002, et sont liés aux autres mouvements salafistes par «l'Alliance de l'unité nationale». Les Al Khalifa ne peuvent se passer de leur soutien dans leur lutte contre les chiites. Les sanglants affrontements entre les manifestants chiites et les forces de police, et ce qui en découle comme tensions confessionnelles, compliquent donc l'adhésion de Bahreïn à une position commune, avec les Saoudiens notamment. Manama enfreint ainsi un précédent engagement avec le Qatar et l'Arabie Saoudite considérant les Frères musulmans comme une organisation terroriste, «pleinement et sans restriction aucune». Voilà comment la lecture des événements d'Egypte par l'Arabie Saoudite, les Emirats, le Qatar et Bahreïn trouve son prolongement dans chacun de ces Etats. La «criminalisation» de l'activité des Frères par Riyad ne trouve également pas d'écho très favorable en Tunisie, au Maroc, au sein de l'Union européenne et même aux Etats-Unis. La thèse qui semble prédominer favorise l'action pacifique et légale des Frères, jugée indispensable à l'équilibre politique des sociétés musulmanes. Le discours d'Obama à Al Azhar au début de son premier mandat est passé par là. C'est sur cette base que le Koweït a refusé d'inclure dans l'ordre du jour du 15e Sommet arabe qu'il a dernièrement abrité une proposition émanant de l'Arabie Saoudite, des Emirats et d'Egypte soutenant que les Frères musulmans constituent officiellement une organisation terroriste. Les Etats du Golfe ne semblent pas crédibles aux yeux de la communauté internationale. En éloignant la menace islamiste de leurs territoires, ils ne l'abandonnent pas ailleurs et continuent à en faire un moyen de déstabilisation hors de leurs frontières. Le Qatar apporte son aide financière aux mouvements armés du Nord du Mali qui partage 1 300 km de frontières avec l'Algérie, mouvements parmi lesquels figure le fameux Mujao qui retient en otage les sept diplomates algériens depuis le 5 avril 2013. Dans un article bien documenté, «Notre ami du Qatar finance les islamistes du Mali», l'hebdomadaire satirique parisien le Canard Enchaîné croit savoir que «les insurgés du MNLA (indépendantistes et laïcs), les mouvements Ansar Dine, Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) et Mujao (djihad en Afrique de l'Ouest) ont reçu une aide en dollars du Qatar». Se référant à des sources proches du renseignement français, il estime que la «générosité du Qatar est sans pareille et qu'il ne s'est pas contenté d'aider financièrement, parfois en livrant des armes, les révolutionnaires de Tunisie, d'Egypte ou de Libye». Le Qatar, qui a joué un grand rôle dans le conflit armé en Libye, précipitant la chute de Mouammar Kadhafi, a provoqué une circulation massive d'armes libyennes dont une grande partie a atterri chez les organisations terroristes Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), favorisant largement l'occupation par ces deux nébuleuses de villes du Nord du Mali et justifiant l'intervention française dans la région. L'hebdomadaire impute même au petit Qatar d'avoir «des visées» sur les richesses des sous-sols du Sahel ! L'odeur du pétrole pourrait ainsi motiver également l'action du Qatar au Mali. Comme le bassin pétrolier de Taoudéni dont les réserves ont été découvertes récemment couvre plusieurs pays, dont le Niger (1,5 million de kilomètres carrés), aucun des trois Etats n'échappe à ses ambitions, au demeurant démesurées...
A. B.
(*) Le texte intégral en arabe est disponible sur http://carnegieendowment. org/sada/2014/05/20


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