Le président du Front pour la justice et le développement (FJD), Abdallah Djaballah, a exposé, hier, devant les jeunes cadres du parti, réunis en session de formation à Baba Hacène, les raisons ayant présidé aux choix présents du parti : l'engagement dans la CNTLD et le refus du dialogue autour de la Constitution auquel il a été convié par la présidence de la République. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Quoique connues et maintes fois réitérées, les positions du FJD avaient assurément besoin d'être rappelées en la circonstance. Le président du parti, Abdallah Djaballah, qui maintient d'entretenir son profil d'opposant au régime en place, doute de la sincérité du pouvoir. Pour lui, les consultations autour de la nouvelle Constitution, qui doivent débuter en ce début de semaine et qui seront conduites par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, ne procèdent pas d'une démarche sérieuse du pouvoir. La démarche, selon lui, participe d'une fuite en avant, tant est qu'elle occulte les questions essentielles. Le président du FJD a affirmé ne pas cautionner un processus à travers lequel le pouvoir cherche à se pérenniser, au détriment du changement réclamé aujourd'hui par l'opposition politique et la société civile. Abdallah Djaballah, qui a fait partie des leaders politiques ayant boycotté le scrutin présidentiel du 17 avril dernier, pour avoir estimé, comme beaucoup d'autres, que les conditions pour une élection régulière et transparente n'étaient pas réunies, a évoqué également la Conférence nationale pour la transition et les libertés démocratiques (CNTLD) dans laquelle le FJD est impliqué. Il a estimé qu'il s'agit d'un rendez-vous important qui postule à poser les bases d'une transition démocratique pacifique. Il a souhaité l'implication du plus grand nombre possible afin de dessiner une alternative au régime et au pouvoir en place. Le président du FJD a plaidé, devant les jeunes cadres de son parti, pour un changement radical. «Le pays vit une crise politique, morale, économique et sociale. La solution est dans le changement radical», a-t-il souligné. Ce constat est le même que celui dressé jeudi par la CNTLD qui, réunie jeudi chez Jil Jadid, a mis les dernières retouches à sa plate-forme politique. La conférence est prévue pour le 10 juin prochain. Elle doit réunir outre les partis et personnalités qui animent la CNTLD, des partis et des acteurs de la société civile.