Pour le président du Front de la justice et du développement (FJD), le sort de la présidentielle du 17 avril écoulé a été conforme aux prévisions avec un taux de participation excessivement gonflé. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et principal indicateur du tableau de bord présidentiel qui n'autorisait aucune illusion quant à la transparence et à la régularité du scrutin d'il y a dix jours, la présente Constitution qui, aux yeux de Abdallah Djaballah, qui discourait hier à l'ouverture d'une session de formation politique pour l'encadrement de son parti, «ne garantit pas des élections libres et transparentes ». D'où, tiendra-t-il à rappeler, la raison de son plaidoyer pour un «report de cette élection et une révision de la loi fondamentale du pays» à même de consacrer, selon lui, «les équilibres, tous les équilibres et une répartition claire et sans équivoque des missions dont souffre justement l'actuelle version de la Constitution». Comment ? Djaballah, qui affirmera plus d'une fois «ne pas faire confiance aux ministères de l'Intérieur et de la Justice», dira retourner aux «sources», soit la proclamation du 1er Novembre 1954 qui consacre toutes les libertés et tous les devoirs avec une citoyenneté qui ne doit «qu'une seule allégeance, celle à l'égard de l'Etat». Et d'en appeler aux intellectuels, qu'ils soient au pouvoir, dans l'opposition, dans les organisations, les associations, ou tout simplement neutres ou indifférents jusque-là, ou les personnalités à l'effet de s'impliquer dans la chose politique. Avec comme objectif, précisera- t-il, «s'entendre sur un agenda pour une transition démocratique», car, avertira-til, il y va de la «responsabilité historique de tout un chacun en cette période». Ce dernier projet auquel s'attelle la coordination des partis et personnalités ayant boycotté la dernière présidentielle et qui s'est muée depuis la semaine écoulée en coordination pour les libertés et la transition démocratique, Djaballah dira que tout le monde s'y retrouvera ; islamistes, nationalistes, laîcs, salafistes et autres courants de pensée. Ce n'est qu'à ce stade que toute compétition électorale saine et transparente pourra être possible».